Israël met à mal la trêve Le Hamas dénonce une violation du cessez-le-feu

Un Palestinien a été tué et 19 ont été blessés hier par la machine de guerre israélienne dans la bande de Ghaza, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de la trêve. Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a dénoncé «une première violation israélienne de la trêve», précisant que l'Egypte, médiateur de l'accord, en serait saisie. C'est un jeune palestinien âgé de 20 ans, qui a été tué à côté de la frontière dans le village de Khouzaa, à l'est de Khan Younès. Les forces d'occupation ont ouvert le feu sur un groupe d'agriculteurs qui tentaient de se rendre sur leurs terres situées près de la bande frontalière, dont l'armée interdit l'accès. Le cessez-le-feu est entré en vigueur, mercredi soir, après une semaine d'agression par Israël contre Ghaza qui avait coûté la vie à 163 Palestiniens dont une quarantaine d'enfants. Le député palestinien Moustapha Barghouti a dénoncé «une très grave violation du cessez-le-feu», appelant «les Etats-Unis et les pays qui ont contribué à le mettre en place à exercer une pression immédiate et efficace sur Israël». «Si ces actions ne sont pas arrêtées immédiatement, Israël prend un grave risque de faire s'effondrer cette trêve précaire», a estimé Barghouti. En
Cisjordanie, l'armée israélienne poursuivait sa répression en effectuant des arrestations à la suite de manifestations. Hier 28 Palestiniens ont été arrêtés, dont cinq députés du Hamas, après une cinquantaine d'arrestations la veille. D'un autre côté la Russie a demandé à ses navires de guerre de se positionner au large de Ghaza pour se tenir prêts à une possible évacuation des citoyens russes en cas d'escalade du conflit. Un groupe de navires, dont le croiseur «Moskva», a reçu l'ordre de se positionner dans une zone précise de la partie orientale de la mer Méditerranée. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a estimé que les conflits au Proche-Orient ne pouvaient être résolus dans le cadre du seul Quartette, composé de l'Union européenne, la Russie, les Etats-Unis et l'ONU, mais en coopération étroite avec la Ligue arabe. Le Quartette a été formé pour relancer le processus de paix, sans grand succès. Jeudi, son envoyé spécial, l'ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, a estimé que les Israéliens et les Palestiniens devaient s'interroger sur les «racines» des tensions au Proche-Orient maintenant qu'il y a un cessez-le-feu. Sur un autre plan les Palestiniens ont accueilli favorablement la volonté de la Chine de s'impliquer davantage au Proche-Orient, où Pékin pourrait jouer un «rôle spécial». Après une semaine d'agressions meurtrières, le cessez-le-feu entre les Palestiniens et Israël ne peut tenir qu'avec le soutien des Nations unies, du Conseil de sécurité de l'ONU «et de pays comme la Chine», a déclaré Bassam al-Salhi secrétaire général du Parti du peuple palestinien (PPP), une formation politique issue du Parti communiste palestinien. Pékin suit généralement une doctrine de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays. La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, soutient la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU, estimant qu'il s'agit d'un «droit légitime inaliénable» des Palestiniens.
M. B. /Agences