«Lorsque la
vérité est remplacée par le silence, le silence devient un mensonge ».Yevgeny Yevtushenko
13 mai, l'émissaire américain George Mitchell
au Proche-Orient jette l'éponge après deux ans d'échec sur les négociations de
paix. Le 15 mai, au 63e anniversaire de la sinistre Nakba
marquant l'établissement de l'Etat hébreu, en 1948, au moins 10 personnes ont
été tuées et 112 autres blessées, près du terminal d'Erez,
à la frontière nord avec l'Etat hébreu. Encore un énième carnage commis par la
machine meurtrière israélienne. Le deuxième pays intouchable - après les
Etats-Unis- sur le non respect du Droit International continue son aventure
meurtrière.
Combien de tonnes
de bombes larguées sur les villes et les sites des territoires occupés, combien
de maisons détruites, combien de terres agricoles expropriées et plantes
extirpées à la racine pour empêcher les agriculteurs palestiniens d'en tirer
profit et récolter leur production. Combien d'âmes ont été exterminées par la
machine militaire de l'occupation, combien de points de contrôles et de
barrages routiers qui étranglent la vie des Palestiniens sans parler de l'eau
qu'Israël pille aux Palestiniens. A combien de
négociateurs de paix arrivera t-on pour pouvoir arrêter le cauchemar de ce
peuple digne. Pour chaque Israélien perdu, Israël a tué 3,4 Palestiniens, dont
la majorité était des spectateurs innocents; la proportion entre les enfants
Palestiniens et les enfants Israéliens tués est encore plus élevée (5,7 pour
1).
Après avoir nié
pendant des mois avoir utilisé des munitions au phosphore blanc lors de son
offensive sur Ghaza, les autorités israéliennes
martelaient dans un document exhaustif sur l'opération «Plomb durci» que cette
utilisation a été en tout point conforme au droit international en la matière.
Pour Israël, l'agent chimique n'a été utilisé que pour former des écrans de
fumées pour protéger l'avancée de ses soldats, Qu'Israël le reconnaisse ou non
importe peu, ce qui est ignoble c'est que tout le monde le savait mais ne
disait rien. Aujourd'hui tout le monde sait qu'Israël le reconnaisse mais
personne ne s'indigne. Cela à un nom « complicité ». Quelle a été la sanction :
une sorte de tape sur les mains et une phrase du genre ce n'est pas bien ce que
vous avez fait, attention il ne faut pas recommencer. Le monde est spectateur
d'un holocauste commis par Israël depuis 1948. Les israéliens savent que
l'ignoble «Plan D» a conduit au dépeuplement meurtrier de 369 villes et
villages palestiniens par la
Haganah (l'armée juive») et que d'un massacre à l'autre, les
endroits comme Deir Yassin,
al-Dawayima, Eilaboun, Jish, Ramle and
Lydda sont aujourd'hui synonymes d'»épuration ethnique» dans les archives
officielles. Quand David Ben Gourion, le premier Premier ministre d'Israël, est arrivé sur le lieu du
carnage, un général, Yigal Allon,
lui a demandé : «Que faisons-nous des vivants ?», Ben Gourion,
selon l'historien israélien, Benny Morris, a répondu d'un geste brusque et
expéditif de la main : «Expulsez-les !». L'ordre d'expulser toute une
population «sans considération de l'âge», avait été signé par Isaac Rabin,
futur premier ministre salué par le monde entier comme «artisan de la paix»
grâce à la plus efficace des propagandes. Il est également intéressant de
garder à l'esprit que les Sionistes utilisaient des bombes terroristes pour
faire partir les Anglais de la
Palestine, et que Yitzhak Shamir, au début, terroriste et
ensuite Premier Ministre, avait avoué que ‘ni l'éthique juive ni la tradition
juive ne peut éliminer le terrorisme comme moyens de combat. Les Israéliens ont
le droit de tuer et d'enlever autant de Palestiniens qu'ils le souhaitent. Il
n'y a aucune limite et ils n'ont besoin de n'apporter aucune preuve de la
culpabilité des personnes enlevées. Il suffit juste de dire le mot magique cher
à Yitzhak Shamir «terroriste».
A Ghaza, la privation forcée de nourriture, le déni d'une
aide humanitaire, le piratage des ressources naturelles vitales comme le
carburant et l'eau, le déni de médicaments et de traitement médical, la
destruction systématique d'infrastructures et l'assassinat et la mutilation de
populations civiles, parmi lesquelles 50% sont des enfants, correspondent aux
normes internationales de la définition d'un génocide. Richard Falk, le
rapporteur de l'ONU sur les droits de l'Homme dans les Territoires Occupés et professeur
de droit international à l'université de Princeton a déclaré «Est-ce une
exagération irresponsable que de comparer le traitement infligé aux
Palestiniens avec les chefs d'accusation qui avaient été réunis pour dénoncer
les atrocités commises par les nazis ? Je ne le pense pas.» Alors que l'inverse
est la vérité. Israël est souvent dépeint dans la presse occidentale et pro-
israélienne comme David confronté à Goliath. On diabolise les palestiniens pour
faire passer Israël pour une victime innocente. L'extrême et scandaleuse
modération de la presse occidentale devant la gravité des crimes israéliens
laisse le commun des mortels pantois devant ce flagrant parti pris. Les
journalistes à qui revient familièrement la couverture médiatique des
agressions incessantes de l'aviation israélienne contre les localités
palestiniennes, précisent systématiquement quant à ces attaques aériennes qu'il
s'agit d'un «raid israélien» Jusqu'à preuve du contraire, les palestiniens
n'ont jamais rien fait voler, alors qu'on leur a tout volé…terre et dignité !
Des sommités journalistiques tels que Pilger John,
Johann Hari et tant d'autres, de par leur probité
journalistique essaient de démystifié cette peur qui
tétanisent les médias occidentaux. Ces derniers versent incroyablement dans une
description extrêmement déroutante des événements. Interprétations qui se
puisent dans une neutralité accablante et où les images des atrocités sont
soigneusement dévoyées. On vide l'événement à coups de commentaires détournés,
de gymnastique mensongère qui voile l'intrusion de réalités qui dérangent. Une
ligne éditoriale soumise à un ordre rangé du coté des bourreaux de Ghaza. Les quotidiens occidentaux ne sont pas à la traîne
avec leur fougue dégoulinante pare-feu du bon droit de riposte à qui en
insuffle pour faire bon droit : la potion- miracle « guerre contre le
terrorisme» Et pour lustrer en blanc le sang des victimes civils. On escamote
l'emprisonnement des milliers de palestiniens et en même temps on s'asservit
devant ses commanditaires en intronisant à la une dans ses colonnes
l'emprisonnement du soldat Shalit. Gare aux réactions
qui galvaudent un autre ton ce sera de l'antisémitisme. D'après ces quotidiens,
Israël a le droit de tuer des bébés et des femmes. Cela s'appelle de la
légitime défense. Quand cela leur parait un peu trop, on
l'appelle à un peu de retenue Cela s'appelle la réaction de la communauté
internationale. Les Palestiniens ou Libanais n'ont pas le droit de tuer des
civils de l'autre camp. Cela s'appelle du terrorisme. Le lexique est bien
choisi, on ne doit pas froisser le bourreau. On est en plein dans sa logique de
légitimité, il faut garder la ligne. Mais comment on en est on arrivé à une
attitude aussi déshonorante de forfaiture morale de la part de ces médias et de
leurs lecteurs. Le même son de cloche ne déroge plus à la règle il est parasité
par ses abominables exterminations. L'insoutenable sape leurs derniers
boniments saupoudrés de légitimité et de copinage tel que « Tsahal
». Piégés ainsi par une inféodation à une idéologie sioniste. Israël, ce pays
est considéré par ces médias comme la seule démocratie humaine du Moyen-Orient.
Et quiconque ose dire le contraire est un infâme antisémite. Pourquoi prend
t-on des gants avec Israël quand il ne s'agit de fait que de forcer un état
voyou à appliquer le droit international. Ces medias se gargarisent à longueur
d'année d'être les seuls civilisés de la planète, qui ne perdent pas une
occasion de dénoncer la barbarie de certains régimes ou le manque de démocratie
d'autres, ne font rien ? En réalité, ce qui est encore plus triste … c'est
qu'ils font quelque chose : ils brassent de l'air pour laisser le temps à
Israël de finir sa besogne. Les victimes palestiniennes ont été tuées deux fois
: par l'armée israélienne et par les médias occidentaux. Réconfortons-nous de
ces voix journalistiques qui constituent de vrais remparts à la besogne
d'extermination de la machine meurtrière sioniste. De ces exemples de courage
qui ont défié le blocus de Gaza et qui sont morts assassinés par la machine
meurtrière sioniste. Ils ont choisi de marquer l'histoire de leur empreinte
celles des Grands. Leur conviction : ce n'était pas Ghaza
qu'il fallait bloquer, c'est Israël qu'il fallait condamner. Quant aux
journalistes déplumés, apologistes des génocidaires, l'Histoire les a déjà
relégués dans ses poubelles.
*
Universitaire
Nous ne serons
pas vaincus Dans la nuit, sans la lutte Vous pouvez brûler nos mosquées, nos
maisons et nos écoles Mais notre âme ne mourra jamais Nous ne serons pas vaincus
A Gaza cette nuit [1]
[1] Paroles de la chanson de Michael Heart «We will
not go down»
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 09/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Remmas Baghdad *
Source : www.lequotidien-oran.com