Algérie

Israël dévoile son jeu



Les Palestiniens avaient parlé de fossé pour dire l'écart qui les oppose de la position israélienne par rapport à  tout processus de paix sérieux. Ils ont aussi affirmé qu'il n'y avait plus de dialogue possible, encore que les deux parties, revenues au point de départ avec ce que l'on désigne par «discussions exploratoires», n'ont plus rien à  se dire. Et pour cause puisqu'Israël s'est emparé de pratiquement toutes les terres des Palestiniens et a obligé ces derniers à  coexister avec les colons sur des portions de territoires qui, à  les entendre, n'appartiennent ni aux uns ni aux autres. Ou encore que les Palestiniens n'ont absolument droit à  rien puisque «toutes les propositions israéliennes sont basées sur le principe que les colons et les Palestiniens ont des droits égaux en Cisjordanie», alors même que les résolutions internationales attestent du contraire, avec des tracés d'une extrême clarté. Voilà donc les dirigeants israéliens qui réécrivent l'histoire en affirmant que la Cisjordanie n'est pas un territoire «occupé, qu'il est disputé et que les deux communauté ont des droits égaux». Une aberration, mais surtout une injustice à  laquelle le monde se montre plutôt insensible même si cela a été imposé par la force. Effectivement, apprend-on auprès des Palestiniens, Israël a présenté un projet de tracé des frontières d'un futur Etat palestinien «impossible» à  accepter durant ces discussions, le mois dernier en Jordanie, sous l'égide du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU). Bien entendu, aucun écrit. Mais il est clair que les Israéliens ont exposé leurs principes concernant la question territoriale qui devrait normalement trouver leur issue en conformité avec les résolutions de l'ONU. Les Palestiniens avaient vu juste en dénonçant ce qui allait àªtre une frontière de fait, puisque la délimitation frontalière, selon les Israéliens, devrait épouser pratiquement l'actuel tracé de la barrière dite de sécurité érigée par Israël et qui laisserait l'ensemble d'El Qods sous le contrôle de l'entité sioniste. «Ils n'ont pas spécifiquement mentionné le mur (la barrière de sécurité). Mais les détails qu'ils ont donnés peuvent àªtre interprétés de telle sorte qu'ils utiliseront le mur comme frontière», a souligné un responsable palestinien. L'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait récusé les arguments israéliens basés sur des impératifs de sécurité et surtout mis en garde contre un fait accompli israélien. Quant à  la plupart des observateurs, il est clair pour eux qu'avec la paix, les impératifs de sécurité n'auront plus aucun sens. La notion même de sécurité n'a plus de sens lorsqu'on sait que plus de 80% de cette barrière, longue de 709 km, ont été disposés à  l'intérieur même de la Cisjordanie occupée. Sollicitée par les Palestiniens, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé illégale la construction de ce mur et exigé son démantèlement dans un avis rendu le 9 juillet 2004. L'on s'achemine, si ce n'est déjà fait, vers la consécration du droit de la force et, dans ce cas, relève-t-on, les Israéliens ne sont jamais à  court d'arguments puisque, déclarent-ils, les Palestiniens avaient refusé de «discuter des besoins de sécurité israéliens». En quoi, se demande-t-on, les Palestiniens sont-ils responsables de la sécurité d'Israël ' C'est la première question qui doit àªtre posée, puisque les relais d'Israël ne manqueront pas de s'en emparer pour accabler encore une fois les Palestiniens et pervertir les données du conflit du Proche-Orient.
Bien entendu, le Quartette, à  l'origine de ces discussions, n'est pas au courant des réponses israéliennes puisqu'elles n'ont pas été notifiées officiellement, mais il ne doit pas ignorer les positions d'Israël concernant ces points de droit soulevés dans toutes les négociations. Justement, le délai – celui du 26 janvier – fixé aux deux parties a expiré, sans le moindre résultat. Le contraire aurait d'ailleurs surpris. Que sera la prochaine étape '
 


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