“IsmaÍ¿l Urbain une autre conquête de l'Algérie” de Michel Levallois 2002

Télérama

Cet authentique héros voit le jour à Cayenne. Elevé à Marseille, adepte de Saint-Simon, il se convertit à l'islam en Egypte, où il apprend l'arabe, avant de s'installer en Algérie, à partir de 1837, alors que la conquête française y fait rage. Là, il se révèle à lui-même et à tout le monde. Et de s'affirmer français, musulman et arabophile. Aussi préconise-t-il non point de coloniser l'Algérie, mais de l'associer à la France, au sein d'un vaste Royaume arabe, dont le projet séduit si fort Napoléon III qu'il s'exclamera : « Je suis l'empereur des Français et des Arabes.» Raconté par un lointain descendant d'IsmaÍ¿l Urbain, le destin de cet homme d'exception se révèle comme un miroir où plus d'un Français musulman percevra et un précurseur et un modèle. Slimane Zeghidour

Quatrième de couverture

Singulier destin que celui de Thomas Urbain Appoline (1812-1884), dit Urbain, fils naturel d'une « mestive libre » de Cayenne, adepte du saint-simonisme, converti à l'Islam sous le prénom d'IsmaÍ¿l, marié à une jeune arabe de Constantine, devenu un des conseillers algériens de Napoléon III. Interprète militaire, IsmaÍ¿l Urbain sert auprès de grands généraux, puis des ducs d'Orléans et d'Aumale, et participe à de nombreuses expéditions qui le mettent en contact avec les tribus du « bled » et lui permettent d'acquérir une connaissance approfondie de l'Algérie, en particulier du Constantinois. Il est affecté à la Direction de l'Algérie au ministère de la Guerre, de 1848 à 1860. Sa compétence et ses convictions pro-arabes l'imposent et le font nommer au Conseil supérieur du gouvernement de l'Algérie, où il siège de 1860 à 1870. Il se pose en défenseur des Algériens musulmans menacés dans leur foi et leur culture, et il conçoit ses fonctions comme un combat pour une Algérie française où la France aurait apporté la prospérité et la civilisation, où la conciliation des deux peuples se serait faite dans une association respectueuse. Ses deux brochures L'Algérie pour les Algériens et L'Algérie française lui valent la confiance de Napoléon III : la politique dite du « Royaume arabe » sera le couronnement impérial de l'Algérie franco-musulmane d'IsmaÍ¿l Urbain et de ses amis arabophiles.