Islam libéral : Le modèle turc séduit

On peut citer les monarchies du Golfe, l'Iran ou encore la Turquie. Seulement, à  l'exception de cette dernière, les économies des autres pays sont dans la plupart des cas fondées sur la rente pétrolière. Or, sur le plan des performances économiques, leur bilan reste mitigé.Hicham El Moussaoui, professeur en sciences économiques note dans un article publié sur le site pro libérale «Contrepoints» que «la quasi-totalité des pays arabes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient» où le modèle islamiste est dominant «présente des niveaux élevés de répression économique se traduisant par la corruption, l'inflation, la prédominance des marchés noirs et de l'informel, le protectionnisme et l'interventionnisme étatique non justifié». Selon le classement 2010 de l'indice de la liberté économique, de l'Heritage Foudation, il n'y a qu'un seul pays islamique (Bahrein) parmi les 20 premiers classés.   Selon Yves Montenay Directeur de recherches à  l'INED (Institut national études démographiques), si l'on décompose l'indice de liberté économique, «les pays de la péninsule arabique sont classés plutôt libres parce qu'ils n'ont pratiquement pas de système fiscal et un Etat de petite taille». «L'absence de fiscalité s'explique par l'existence d'Etat rentier dans cette zone».
Par ailleurs, selon le classement 2011 du rapport Doing Business établi par la Banque mondiale, il n'y a aucun pays islamique dans les 10 premiers et seulement un (Arabie Saoudite) dans les 20 premiers.   N'étant pas un pays rentier, la Turquie, gérée par le Parti démocrate-musulman AKP, se présente actuellement comme un modèle de réussite économique, politique et sociale, selon certains spécialistes du libéralisme. Guy Soman, essayiste français, défenseur des politiques libérales, note l'un de ses écrits publiés dans Le Figaro qu'avec «une croissance annuelle de 6 %, l'économie turque se développe désormais plus rapidement que la moyenne mondiale qui est de 5% et elle s'approche du peloton de tête sino-indien». Cette réussite, dit-il, «est due en grande partie aux entrepreneurs surnommés les 'tigres anatoliens', des industriels et commerçants remarquables à  l'exportation sur le marché européen et mondial se distinguent aussi par un fort engagement religieux, mystique parfois». Comme quoi, libéralisme et islamisme ne sont pas forcément incompatibles.