Algérie - Revue de Presse

Islam et démocratie sont-ils incompatibles ?



Le séminaire sur les droits de l'Homme, la Démocratie et l'Islam, organisé à Constantine par le réseau des démocrates dans le monde arabe, en collaboration avec l'organisation régionale des avocats, a été clôturé, hier, dans l'après-midi, par une conférence sur l'Islam et la Démocratie, donnée par le professeur Benstira qui enseigne le droit à l'université islamique Emir Abdelkader de Constantine. Il a tenté de faire un rapprochement entre les principes édictés par le Coran et la démocratie moderne.

Islam et démocratie sont-ils incompatibles ? interroge-t-il. Les pratiques de gouvernance dans les pays arabes et musulmans tendent à corroborer cette thèse. Mais si on se réfère au Coran, à la Sunna et au système de gouvernement de l'époque du califat, notamment celui de Haroun-Errachid, affirme l'orateur, on constatera que celui-ci contenait beaucoup de principes démocratiques, plus évolués que ceux de la démocratie athénienne ou de la révolution française de 1787. Il recommande de faire la distinction entre les principes de la Religion musulmane et les pratiques des gouvernants qui dénaturent complètement le sens du message coranique. Aussi, ces pratiques ne doivent pas être mises sur le compte de l'Islam. Islam et Démocratie ne sont nullement contradictoires selon le professeur Benstira.

Avant lui, Me Boulaa Mohamed, titulaire d'un magister en droit international pénal, est intervenu sur un sujet d'actualité, à savoir la justice pénale internationale. Il évoqua les règles qui régissent le droit pénal international, ainsi que les crimes qui entrent dans son domaine de compétence : l'agression, le crime contre l'humanité, le génocide et les crimes de guerre. Et fatalement, le conférencier a été amené à parler des juridictions internationales et des exemples du Rwanda, de l'ex-Yougoslavie et aujourd'hui du Soudan à propos de son Président, Omar El-Bechir. La communication suivante a été celle de notre confrère Nouri Nesrouche qui a disserté sur le rôle de la liberté d'expression et de la presse dans la construction de la démocratie.

Clôturant les ateliers de formation des jeunes avocats, l'organisateur, Me Bous'haba, dira : ...Je ne m'attendais pas à un tel engouement de la part des participants car ils ont participé effectivement et directement à rehausser le niveau des débats sur ces questions sensibles que sont la Démocratie, les droits de l'Homme et leurs rapports avec l'Islam».






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