Algérie

Islam de France : Dalil Boubekeur veut un troisième mandat



Le recteur de la Grande Mosquée de Paris se porte candidat pour un troisième mandat à la tête du Conseil français du culte musulman (CFCM) et propose à Nicolas Sarkozy un moratoire sur la loi 1905, sur la séparation de l?Eglise et de l?Etat. Paris : De notre bureau La prochaine élection pour la présidence du Conseil français du culte musulman aura lieu le 8 juin prochain. Dalil Boubekeur est candidat à sa propre succession. Le recteur de la Mosquée de Paris est président du CFCM depuis la création de cet organisme en 2003. Cette année, il aura trois concurrents. En plus de l?éternel second Fouad Alaoui, vice-président du CFCM et secrétaire général de l?UOIF (Union des organisations islamiques de France), et Haydar Demiryurek, secrétaire général du CFCM et représentant du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et un autre candidat marocain qui ne s?est pas encore déclaré officiellement. Profitant de l?ouverture de Nicolas Sarkozy sur l?amendement de la loi de 1905, Dalil Boubekeur s?y engouffre et entend faire campagne pour un « moratoire » pour « le financement des lieux de culte et tout ce qui tient à la structure des cultes », citant notamment les instituts de formation et les aumôneries de prison. Car le bilan du CFCM est des plus mitigés. A part les derniers points cités par le recteur, l?organisation peine à fonctionner. Une nouveauté dans cette élection : tous les candidats devraient présenter leur programme autour du 30 mars. En clair, les deux sérieux prétendants se départageront sur ce point précis : le financement des mosquées. Pour Dalil Boubakeur, l?idée d?un « moratoire de dix ou vingt ans » sur la loi de 1905, qui interdit tout financement public des lieux de culte, serait un « rattrapage des besoins de l?Islam ». Pour son dauphin, Fouad Alaoui, « c?est aux fidèles de financer les mosquées ». Il s?engage, « à faire fonctionner le CFCM pour qu?il sorte de sa léthargie ». « Le CFCM a été trop frileux sur les sujets de société alors même que la République est aujourd?hui moins frileuse envers les religions », reproche-t-il, en visant Dalil Boubekeur. Par ailleurs, la formation des cadres musulmans, proposée par l?Institut catholique de Paris à l?initiative du ministère de l?Intérieur, débute ce matin par un cours de rhétorique. 23 personnes se sont inscrites, venant principalement de la Mosquée de Paris, partenaire musulman unique de cette formation universitaire non religieuse, intitulée Religions, laïcité, interculturalité. Les étudiants sont en majorité algériens, mais aussi marocains, tunisiens ou comoriens. Quelques femmes souhaitant travailler dans des associations musulmanes ou dans les aumôneries hospitalières et pénitentiaires sont inscrites. Cette formation doit fournir à ces responsables musulmans désirant exercer en France une meilleure compréhension de la société française et de ses relations avec les religions. Elle est financée à hauteur de 120 000 euros par an par le ministère de l?Immigration et de l?Intégration.


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