Le chanteur chaâbi, Islam Chabni, était sollicité lors des fêtes familiales organisées au niveau des wilayas du centre du pays. Juriste de formation, il travaille au service juridique de la direction de wilaya d'Algérie Télécom de Tipasa.Après les horaires de travail, il abandonne son stylo et son micro-ordinateur pour reprendre son instrument de musique et devenir mandoliniste. Quand la météo lui permet, il fugue vers l'horizon à bord d'une embarcation de son complice, Mohamed Cherchali. L'arrivée brutale de la Covid-19 et le confinement auront changé complètement les réflexes durant des semaines.
Au fil des jours, Islam Chabni s'est adapté au diktat de la prévention contre la Covid-19, en respectant le protocole sanitaire. Son amour pour le châabi a pris le-dessus progressivement. A présent que chacun est cloîtré dans son «refuge», grâce à la technologie de la communication, les relations ne sont pas rompues.
Les membres de son groupe chaâbi et lui-même accordent leurs instruments afin de pouvoir répéter le programme musical pour ne pas perdre «la main et l'oreille musicale». Islam Chabni se souvient toujours de ce moment, quand, lui, âgé de 8 ans, s'essayait aux jeux d'échec dans un local de l'Association culturelle Errachidia. Il voyait des jeunes filles et garçons sortir de l'autre salle, munis d'instruments de musique.
C'est le coup de foudre. Il tente l'aventure en intégrant une classe d'initiation. Islam Chabni commence à se familiariser avec les notes de musique andalouse. Ses sorties avec son père Hadj Abderrahmane étaient bénéfiques et instructives. En effet, les airs musicaux et les voix des maîtres, Hadj Hachemi Guerrouabi, Amar Ezzahi et le Cardinal Hadj M'hamed El Anka, diffusés dans la voiture ou dans la maison, l'entraînaient et le berçaient. Il était influencé.
Sans se démarquer de sa classe au sein de la troupe musicale de l'Association Errachidia, Islam fait ses premiers pas dans la chanson châabie. L'aide des chouyoukh locaux, en l'occurrence Mohamed Hamri et Mohamed Aissou, aura été précieuse pour le juriste. Mis sur les rails, Islam Chabni travaille ses cordes vocales pour imprégner sa touche quand il interprète les qassidate.
Il s'inspire profondément du travail réalisé par les maîtres de la chanson chaâbie sans les imiter. Il restait à l'écoute des chouyoukh locaux. Ses voyages en Turquie, au Maroc et la Tunisie dans le cadre des échanges culturels n'ont pas été vains.
Enregistrement de qacidate inédites prochainement
«Pour moi, le Maroc demeure une référence pour la chanson chaâbie, nous trouvons des qassidate et les maîtres de ce patrimoine musical populaire, nous dit-il. Je citerais quelques-uns marocains, tels que Sidi Kaddour El Alami, El Maghraoui, Cheikh Ennadjar et, bien entendu, je pourrais ajouter d'autres maîtres algériens, Mohamed Ben Messaid, Sidi Ben Seghla de Tlemcen, Rabi yerrahahoum. Ils sont la source des qassidate et des poèmes. J'essaie d'apprendre ce patrimoine, vous savez, avec mon travail à Algérie-Télécom, j'exploite le peu de temps libre qui me reste, et n'oubliez-pas que j'enseigne la musique andalouse aux enfants de l'Association Errachidia durant le week-end, avec l'aide du chef d'orchestre Cheikh Kamed Sebbagh», explique-t-il.
La pandémie pose beaucoup de problèmes aux férus de la musique. Islam Chabni se sent ligoté. Il a envie de s'éclater joyeusement avec son public, aux côtés des familles algériennes. Néanmoins, Islam Chabni promet à son public : «Je vais enregistrer des qassidate inédites prochainement. Il y a mon travail qui me fait vivre souligne-t-il, quant à la musique, c'est ma passion et j'y tiens à perpétuer le chaâbi, à l'instar des autres artistes algériens», conclut-il.
Advertisements
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 31/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M'hamed H
Source : www.elwatan.com