33 affaires, dans lesquelles sont impliqués des agriculteurs sans foi ni loi qui mettent la vie des consommateurs en danger en irriguant leurs terres avec des eaux usées, sont signalées par la Gendarmerie nationale. Ce n'est pas la première fois que ce crime est commis. Il y a déjà eu des arrestations et des comparutions devant la justice, mais cela ne semble pas mettre fin à ces pratiques maffieuses.
Sur les dix wilayas concernées, à savoir Batna, Biskra, Blida, Tébessa, Sétif, Skikda, Médéa, M'sila, Mascara et El-Bayadh, le plus grand nombre de ces affaires est enregistré dans la wilaya de Médéa. Les unités de la Gendarmerie nationale ont également procédé à la saisie des moyens de transport (camions), quinze pompes électriques et environ 4 040 mètres de tuyaux d'irrigation ainsi que la présentation de plusieurs personnes devant la justice.
Les autorités locales ont eu à intervenir pour la destruction de 25 hectares de culture, l'irrigation par les eaux usées de produits maraîchers (pastèques, melons...) étant préjudiciable pour la santé du consommateur.
Les problèmes d'irrigation, par manque d'eau, dont souffre l'agriculture en Algérie, se sont nettement aggravés ces dernières années. Même si l'été reste la période propice à la pratique de l'irrigation des cultures à partir des eaux usées pompées dans les oueds, certains fellahs utilisent cette eau pour irriguer à longueur d'année.
Au mois de mai dernier, des fellahs exploitant des surfaces agricoles à Mascara ont tiré la sonnette d'alarme sur l'utilisation par certains énergumènes des eaux usées pour irriguer leurs champs de culture. Les mis en cause utilisaient des eaux usées pour irriguer leurs pommes de terre, salades, tomates... à partir d'un des bassins de décantation qui se trouve juste à côté de leurs champs. Dans la wilaya d'Oran voisine, environ 30 personnes ont été traduites en justice par les services de la gendarmerie.
Dans la wilaya de Sidi Bel Abbes les services de la Gendarmerie nationale ont lancé récemment une vaste opération pour traquer les producteurs maraîchers qui irriguent leurs récoltes avec des eaux usées. Cette opération a notamment ciblé la région de Aïn-El-Berd où 8 pompes et 8 moteurs ont été saisis. Des prélèvements des eaux aux fins d'analyses bactériologiques, physiques et chimiques par des laboratoires à Alger et Sidi Bel Abbes ont été faits. Si les résultats s'avèrent positifs, toutes les récoltes seront immédiatement détruites.
Plus loin, à l'est du pays, plus précisément dans la wilaya de Batna, une vaste opération de destruction de 35 hectares de récoltes irriguées aux eaux usées appartenant à 65 agriculteurs a été effectuée il y a quelques semaines. Pour mener leur sale besogne, ces «producteurs» sans scrupules n'hésitent pas à utiliser de gros moyens techniques pour puiser ces eaux usées en s'équipant de pompes électriques ou motopompes sophistiquées et des centaines de mètres linéaires de tuyaux d'irrigation de diamètres différents.
Pourtant, il existe depuis quelques années déjà, des stations d'épuration des eaux usées qui ont été réalisées par les pouvoirs publics justement pour permettre à de nombreux fellahs et producteurs d'en utiliser pour l'irrigation de leurs périmètres.
Selon les spécialistes la consommation des produits irrigués par cette eau, en particulier les pastèques, les melons, les tomates, la laitue, provoque plusieurs maladies parasitaires graves comme la douve du foie, le kyste hydatique ou encore le ténia.
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Posté Le : 01/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M D
Source : www.infosoir.com