Irradiations à huis clos

Cinquante ans après l'Indépendance, les essais nucléaires français en Algérie font parler d'eux. Par leurs effets sur les personnes présentes sur les lieux des essais, et leurs conséquences sur l'ensemble de la population. À Reggane ou à Béchar, toute la zone est contaminée et rien n'est encore fait pour 'désinfecter" ces endroits des radiations.
Les Français avaient promis de le faire. Une promesse comme celle d'indemniser les victimes volontairement exposées lors des explosions. De même pour les victimes françaises, des soldats en majorité. Début timide, cependant, de la prise en charge de ce dossier où les victimes sont obligées de présenter des documents, preuve de leur position.
Demeure toutefois une énigme qu'aucun acteur, responsable actuel ou historique, n'a daigné aborder. Après 1962, les Français ont continué à faire des essais alors que le pays était déjà censé avoir recouvré sa souveraineté.
Y a-t-il une clause secrète dans les accords d'Evian qui autorisait ces essais '
À peine quelques bribes sur les huit sites que devaient garder l'armée coloniale après 1962. Elle quittera Mers El-Kebir à la mi-70. Pas une once d'information de plus. Pas une référence dans les manuels d'histoire, non plus.
S'il n'y a pas de clause, c'est que les Français ont violé les accords d'Evian.
Et là, ils portent l'entière responsabilité des retombées sur la santé et sur l'environnement. Sinon, les responsables algériens sont autant et moralement responsables de cette catastrophe. Il est dommage de constater qu'Alger et Paris, dans une complicité mutuelle, gardent le silence sur des faits aussi graves.
Et sans les associations, les essais nucléaires français en Algérie avant et après l'Indépendance resteraient un blanc dans l'histoire du pays.
50 ans après l'Indépendance, à l'ère du 'tab djnanou", on n'est pas sorti de la culture des zones d'ombre qui entourent cette période. Qu'apprendrons-nous de ces essais une fois les derniers acteurs d'Evian passés dans l'autre monde '