Algérie

Iran : Le président Rohani a prêté serment devant le Parlement



Le nouveau président modéré iranien Hassan Rohani a prêté serment, avant-hier, devant le Parlement, affirmant à l'adresse de la communauté internationale que la seule façon de communiquer avec son pays était le dialogue et non les sanctions.
Lors de sa prise de fonctions officielle samedi, ce religieux modéré âgé de 64 ans avait promis d'agir pour lever ces sanctions injustes, imposées par les Occidentaux en raison du programme nucléaire controversé de Téhéran et qui paralysent l'économie du pays.
Le septième président de la République d'Iran a par ailleurs présenté dimanche la liste de son gouvernement qui comprend des technocrates ayant déjà servi pour la plupart dans les gouvernements de l'ancien président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani (1989-1997) et de l'ancien président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005).
Le président du Parlement Ali Larijani a affirmé que le vote de confiance interviendrait dans une semaine. On ne peut pas faire céder le peuple iranien (sur ses droits nucléaires) par les sanctions et les menaces de guerre, a déclaré M. Rohani à l'issue de sa prestation de serment lors d'un discours devant le Parlement.
La seule solution pour parler avec l'Iran est le dialogue sur un pied d'égalité pour faire baisser les hostilités, a-t-il ajouté.
Si vous voulez une réponse appropriée, n'utilisez pas le langage des sanctions mais plutôt celui du respect, a-t-il encore insisté.
La Maison- Blanche a réagi en affirmant que les Etats-Unis seraient un partenaire faisant preuve de bonne volonté dans le dossier nucléaire si le nouveau gouvernement iranien choisit de s'engager de manière substantielle et sérieuse à respecter ses obligations internationales.
Je déclare clairement que nous n'avons jamais cherché la guerre avec le monde, a dit encore M. Rohani, en allusion notamment aux craintes exprimées par Israël que l'Iran puisse utiliser une éventuelle bombe atomique à l'encontre de l'Etat hébreu, son ennemi juré.Les pays occidentaux et Israël soupçonnent Téhéran de chercher à fabriquer l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ce que dément catégoriquement la République islamique.
M. Rohani a également tenté de rassurer les monarchies arabes du Golfe qui accusent Téhéran de s'ingérer dans leurs affaires intérieures.
L'Iran cherche la paix et la stabilité dans la région et s'oppose à tout changement des régimes politiques ou des frontières par la force ou par les interventions étrangères, a-t-il dit.

Possible d'arriver à un accord sur le nucléaire
Le nouveau président est un fidèle de l'ayatollah Khamenei, véritable numéro un du pays. Depuis 1989, il est l'un des deux représentants du guide suprême au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), qui prend les grandes décisions du pays. C'est à ce titre qu'il avait dirigé entre 2003 et 2005 les négociations nucléaires avec la troïka européenne (France, Grande-Bretagne et Allemagne). Il avait alors accepté de suspendre l'enrichissement d'uranium et d'autoriser un plus grand contrôle du programme nucléaire du pays.
Dans la liste du gouvernement qu'il a présenté figure l'ex-ambassadeur de l'Iran auprès de l'ONU (2002-2007), Mohammad Javad Zarif, qui prend les Affaires étrangères. Personnalité modérée, il avait joué un rôle actif dans les négociations nucléaires.
Bijan Namdar Zanganeh, un ex-ministre du Pétrole sous la présidence de Mohammad Khatami, reprendra ce portefeuille. Il avait su tisser de bonnes relations avec les autres partenaires de l'Iran au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Il a également nommé Mohammad Nahavandian, président de la Chambre de commerce et d'industrie, comme son chef de cabinet. Titulaire d'un doctorat d'économie de l'université George Washington (Etats-Unis), il devrait jouer un rôle de premier plan, notamment pour coordonner les décisions économiques.
Pour la première fois, des responsables étrangers ont été invités à assister à la cérémonie de prestation de serment, dont une dizaine de présidents, en particulier ceux d'Afghanistan, du Pakistan, du Turkménistan ou du Liban.
Mais le président soudanais Omar el-Béchir, attendu lui aussi, a dû faire demi-tour après que l'Arabie saoudite eut refusé que l'avion traverse son espace aérien, selon Khartoum. L'un des invités de marque de la cérémonie était Javier Solana, ancien chef de la diplomatie européenne qui avait participé à partir de 2003 aux négociations nucléaires avec l'Iran.
Dans un entretien accordé au quotidien réformateur Shargh, M. Solana a affirmé qu'il était possible d'arriver à un accord avec M. Rohani sur le dossier nucléaire, le qualifiant de politicien clairvoyant et visionnaire.

Washington assure de sa bonne volonté si l'Iran est sérieux
Les Etats-Unis seront un partenaire de bonne volonté dans le dossier du nucléaire iranien si le nouveau gouvernement iranien choisit de s'engager de manière substantielle et sérieuse à respecter ses obligations internationales, a assuré la Maison -Blanche.
L'investiture du président (Hassan) Rohani représente une chance pour l'Iran d'agir rapidement pour calmer les inquiétudes profondes de la communauté internationale quant à son programme nucléaire, ajoute la présidence américaine dans un communiqué publié le jour-même où le nouveau président iranien a prêté serment devant le Parlement.
Si ce nouveau gouvernement choisissait de s'engager de manière substantielle et sérieuse à respecter ses obligations internationales et à trouver une solution pacifique à ce problème, les Etats-Unis seraient un partenaire de bonne volonté, écrit la Maison- Blanche. Félicitant le peuple iranien pour avoir fait entendre sa voix, l'exécutif américain note que le président Rohani a reconnu que son élection était un appel au changement des Iraniens: Nous espérons que le nouveau gouvernement prendra en compte la volonté des électeurs en faisant des choix qui amélioreront la vie des Iraniens. Elu le 14 juin dès le premier tour avec 51% des voix pour un mandat de quatre ans, M. Rohani est devenu le septième président d'Iran. Il succède à Mahmoud Ahmadinejad, dont les huit ans de présidence ont été marqués par de fortes tensions avec l'Occident, en particulier sur le nucléaire.
Le nouveau président a prôné une entente constructive avec le monde pour régler cette crise et obtenir la levée progressive des sanctions économiques occidentales qui frappent durement l'économie de son pays.
Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir mettre au point une bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie farouchement.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)