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Iran : La centrale de Bouchehr inaugurée aujourd'hui



Iran : La centrale de Bouchehr inaugurée aujourd'hui
«L'Iran est prêt à reprendre fin août ou début septembre les discussions avec le groupe des Six sur la fourniture de combustible pour le réacteur de recherche médicale. Nous promettons de stopper l'enrichissement à 20% si la fourniture de combustible est assurée », déclare Mahmoud Ahmadinejad à la veille de l'inauguration de la centrale de Bouchehr. Le feuilleton de la première centrale nucléaire connaîtra son épilogue aujourd'hui : Bouchehr sera inaugurée. « C'est un succès technologique et politique pour l'Iran, et une arête en travers de la gorge de ses ennemis », déclare Ali Akbar Salehi, le chef du programme nucléaire iranien. Selon Sergueï Novikov, porte-parole de l'Agence russe de l'énergie atomique (Rosatom), le chargement des 165 barres de combustible dans le réacteur de la centrale commencera aujourd'hui. Cette opération, sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), prendra une quinzaine de jours, selon M. Salehi. Un mois et demi après, le réacteur pour atteindre 50% de sa puissance, permettant son raccordement au réseau national d'électricité, et six à  sept mois pour que la centrale fournisse sa puissance maximale de 1.000 mégawatts. A terme, Téhéran veut produire 20.000 Mgw d'électricité d'origine nucléaire. Téhéran menace de raser Israël de la carte si un quelconque raid préventif est lancé sur cette centrale. « Toute agression contre la centrale recevra une riposte sérieuse de la part de l'Iran », prévient le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast. « En cas d'une menace réelle de la part des Etats-Unis et d'Israël, ou d'une attaque en Iran, nous allons détruire leurs entreprises dans n'importe quel endroit du monde », déclarent dans un communiqué les gardiens de la révolution islamique (CGR) qui ont renforcé les mesures de protection militaire autour de la centrale par crainte d'une attaque. Comme pour dissuader les Etats-Unis et l'Israël, l'Iran annonce une présentation de nouveaux armements cette semaine. John Bolton, l'ambassadeur américain aux Nations unies, sous l'ère de George W. Bush suggère à  l'Etat hébreu de ne plus tergiverser s'il veut empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire. Il estime qu'Israël doit agir avant le chargement effectif du réacteur, soit avant fin septembre, début octobre, s'il veut frapper la centrale iranienne. « Il sera alors trop tard après », dit-il à  la télévision Fox Business Network car, rappelle-t-il, « selon les lois internationales, les installations contenant des combustibles nucléaires ne peuvent pas àªtre attaquées à  cause des conséquences humanitaires ». Les Etats-Unis qui œuvrent pour la « réincarnation » de l'axe Washington-Téhéran des années 70 rassurent Israël. « Nous pensons qu'ils en ont environ pour un an au mieux », estime Gay Samore, le principal conseiller du président Obama sur les questions nucléaires sur les colonnes du New York Times. Même s'il estime «prématurée » cette mise en service de la centrale. La Russie aussi. « Bouchehr est totalement protégée de tout risque de prolifération », affirme Serguei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de Russie rappelant que la centrale restera plusieurs années sous le contrôle conjoint de techniciens de son pays. Entamé en 1975, à  l'époque du Shah, par l'Allemand Siemens, le projet n'a pas cessé de subir des rebondissements, contretemps et retards. Avec la révolution islamique de 1979, et la guerre Irak-Iran (1980-1988), il fut stoppé pour cause de risques de prolifération nucléaire. En janvier 1995, la Russie reprit le projet. Elle s'engagea à  construire un réacteur à  eau pressurisée et à  le mettre en service en 1999. L'émergence de nombreux problèmes entre les deux pays, les pressions internationales ont entraîné 11 ans de retard. Pour contourner l'embargo international sur les équipements et technologies nucléaires imposé par les six résolutions du Conseil de sécurité depuis 2006, dont quatre assorties de sanctions et pour réduire les risques de prolifération et de dissémination du plutonium contenu dans les déchets, Moscou a conclu un accord avec Téhéran. L'uranium viendra par avion de Sibérie. Après utilisation, le combustible irradié sera plongé dans une piscine de refroidissement pour àªtre rapatrié en Russie sous le contrôle des inspecteurs de l'AIEA.


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