Les relations entre Alger et Téhéran n’ont pas toujours été un long fleuve tranquille. Brutalement rompues en 1993 à l’initiative de l’Algérie, qui reprochait à la République islamique son ostentatoire soutien à l’insurrection intégriste, elles ont été rétablies en 2001, quelques mois après le retour d’Abdelaziz Bouteflika aux affaires. Depuis, elles sont au beau fixe, du moins sur le plan politique. Les échanges de visites se sont multipliés. Le chef de l’État algérien s’est déjà rendu à Téhéran à trois reprises. Quant au président Mahmoud Ahmadinejad, on ne compte plus ses séjours algérois, entre visites de travail et escales techniques.
En revanche, sur le plan économique, les choses n’avancent guère. Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays atteint péniblement 100 millions de dollars. Une bagatelle pour les deux économies. Aujourd’hui, pour atténuer les effets des sanctions internationales, Téhéran semble avoir fait de l’Algérie une cible prioritaire pour ses exportations hors hydrocarbures. À preuve, le tout nouveau chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, a réservé sa première visite à l’étranger à Alger. Objectif : relancer les dossiers économiques, augmenter les échanges commerciaux et faciliter les investissements de part et d’autre. Le marché algérien de l’automobile (près de 300 000 ventes en 2010) intéresse tout particulièrement le groupe industriel Iran Khodro, qui veut porter sa production annuelle à 1,2 million de voitures d’ici à 2015, contre plus de 800 000 unités en 2010. Pour ce faire, le constructeur iranien envisage de produire à l’étranger quelque 200 000 véhicules. Cela tombe bien. Les Algériens rêvent depuis longtemps d’une industrie automobile.
Posté Le : 25/02/2011
Posté par : infoalgerie
Ecrit par : Par Cherif Ouazani
Source : www.jeuneafrique.com