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Irak, retrait US annoncé Incertitudes pour l'avenir



Irak, retrait US annoncé
                                    Incertitudes pour l'avenir
Appréhension - Les Irakiens même s'ils sont soulagés de l'annonce du retrait des soldats américains d'ici à la fin de l'année, craignent que cela provoque des tensions et de nouvelles violences internes et régionales.
Les Irakiens, traumatisés par les huit ans de guerre et de violences qui ont suivi la chute de Saddam Hussein en 2003, se disaient soulagés ce matin samedi de l'annonce du retrait des troupes américaines d'Irak à la fin de l'année, tout en exprimant leurs craintes pour l'avenir.
Le président américain Barack Obama a annoncé hier vendredi le retrait des quelque 39.O00 soldats américains encore stationnés en Irak d'ici fin 2011, mettant un terme à près de neuf ans d'un conflit engagé par son prédécesseur. Cette annonce est survenue alors que les deux pays ont échoué à s'entendre sur le maintien d'un contingent de formateurs militaires, apparemment en raison d'un désaccord sur l'immunité juridique des soldats. Des huit ans écoulés depuis l'invasion américaine, les Irakiens retiennent surtout que si Saddam Hussein a été chassé du pouvoir, leurs espoirs de démocratie, de prospérité et de stabilité ont été largement déçus. Le pays a rapidement glissé dans une spirale d'intenses violences confessionnelles et ethniques dont il peine encore à se sortir aujourd'hui. Sans surprise, les mouvements politiques proches du chef radical chiite irakien Moqtada Sadr et tous ceux qui réclamaient depuis longtemps le départ des Américains se sont félicités de l'annonce de M. Obama. « Le jour de leur départ représentera un moment historique et je serai le plus heureux des hommes lors du départ de l'occupant de notre pays », a lancé cheikh Abdel Rahmane Munshid al-Assi, le chef de la tribu al-Obaid à Kirkouk (nord), ouvertement opposée à la présence américaine. « Le retrait est une source de fierté pour les hommes politiques et son origine est la pression de la rue irakienne », a-t-il dit, saluant la « superbe attitude du Premier ministre Nouri al-Maliki ». Un homme d'affaires de Mossoul (nord), pense également que le retrait « est une bonne étape vers l'amélioration de la situation de l'Irak ». Mais, dans cette région hautement instable, d'autres ne cachent pas leurs craintes d'une déstabilisation venue notamment des voisins iraniens et syriens de l'Irak. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a d'ores et déjà estimé ce matin samedi que le retrait américain allait « entraîner un changement dans les relations » entre Téhéran et Bagdad, sans plus de précisions. « Le retrait américain est le défi sécuritaire, politique et régional le plus dangereux auquel va faire face le peuple irakien », met en garde un pharmacien kurde de 39 ans à Kirkouk. « Le retrait américain va (...) le menacer en tant qu'Etat », souligne-t-il en évoquant « les interventions régionales qui poussent les Irakiens à souhaiter une séparation et à ne pas rester unis dans un même pays ». Un cafetier turcoman de Kirkouk âgé de 35 ans, est moins alarmiste mais il appelle aussi « le gouvernement et les hommes politiques à être unis et à faire face à tout type d'intervention régionale».


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