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Irak : rejet quasi unanime du Premier ministre désigné



Plusieurs partis politiques se sont prononcés d'ores et déjà contre le vote de confiance au Parlement pour le prochain gouvernement.Le nouveau Premier ministre, Adnane Zorfi, désigné mardi par le président Barham Saleh pour former un gouvernement, fait déjà face à un rejet de la population irakienne et d'une majorité de la classe politique, chiite notamment. Des dizaines de manifestants sont sortis mardi soir, quelques heures après l'annonce de la désignation de M. Zorfi comme Premier ministre.
Les protestataires, malgré la propagation dans le pays du coronavirus, ont battu le pavé pour exprimer leur rejet de Adnane Zorfi, incapable, selon eux, de résoudre la grave crise politique, dans un contexte économique qui met le pays en quasi-faillite. Le nouveau Premier ministre a fait part de sa volonté d'apporter rapidement des changements profonds et de répondre aux revendications de la rue, en promettant notamment l'organisation d'élections anticipées.
Une promesse "qui ne peut être prise au sérieux", a réagi l'influent Comité de l'organisation de la révolution du 1er octobre 2019. La classe politique dirigeante "continue de faire main basse sur le pouvoir, refusant tout changement réel dans le pays", a ajouté le Comité révolutionnaire, exprimant en outre son "rejet catégorique" de la désignation de M. Zorfi comme Premier ministre.
Le document a rappelé que ce dernier appartenait jusqu'à un passé très récent à une formation politique, le parti Daawa en l'occurrence, "connu par les habitants de la ville sainte de Nadjaf comme un parti corrompu". D'après le document, le président Braham Saleh "a commis une erreur de désigner Adnane Zorfi", qui ne fera qu'aggraver la double crise politique et économique.
"Cette désignation n'est qu'une autre preuve du mépris que nourrissent les dirigeants envers les Irakiens. On ne peut pas attendre d'eux la prise en charge des revendications légitimes des manifestants", ont indiqué les rédacteurs du communiqué, qui appellent, en outre, les Irakiens à maintenir la pression sur les autorités jusqu'à l'aboutissement des demandes de la rue.
Plusieurs partis politiques se sont par ailleurs exprimés, la plupart pour rejeter la désignation du nouveau Premier ministre. Quatre blocs politiques ont déjà décidé de ne pas voter la motion de confiance parlementaire pour le prochain gouvernement. Dans une déclaration commune, ces partis politiques, à majorité chiite, ont mis en garde contre la menace d'une telle décision sur la paix civile.
Le deuxième bloc à l'Assemblée irakienne, celui des paramilitaires pro-iraniens du Hachd Al-Chaabi, a dénoncé également la nomination du nouveau Premier ministre, estimant que cette dernière est "anticonstitutionnelle". Le Hachd Al-Chaabi a promis de "tout faire pour empêcher cet acte illégal". À l'extérieur, les Etats-Unis ont réagi aussitôt à la désignation de Adnane Zorfi, en émettant "des conditions à leur soutien par l'engagement de véritables réformes".

K. BENAMAR


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