Algérie

Irak : recrudescence de la violence et silence arabe



Irak : recrudescence de la violence  et silence arabe
Les attentats en Irak font le quotidien des citoyens dans l'impunité totale des auteurs de ces crimes et l'indifférence du Monde arabe. Le gouvernement irakien condamne le silence des pays arabes. Le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki, a fustigé, hier, le silence des pays arabes et musulmans face à la multiplication des attentats anti-chiites qui ensanglantent son pays à l'approche du retrait américain des villes prévu pour le 30 juin. « Nous appelons la communauté internationale, et particulièrement les pays arabes et musulmans, à prendre une position claire face à ces crimes horribles car le silence n'est plus ac ceptable », a-t-il dit dans un communiqué. En deux semaines, plus de 150 personnes ont péri dans des attentats qui ont visé spécialement la communauté chiite dans plusieurs villes du pays. Mercredi soir, sur un marché du quartier pauvre de Sadr City, 62 personnes ont trouvé la mort dans l'explosion d'un tricycle motorisé à une heure de grande affluence. Hier, deux personnes ont été tuées et 31 blessées dans deux attentats, l'un à la bombe et l'autre à la voiture piégée, à deux heures d'intervalle, à l'entrée et dans la gare routière du quartier à majorité chiite de Bayaa, dans le sud-ouest de Baghdad. Samedi, dans l'attentat le plus meurtrier depuis un an et demi en Irak, 72 personnes ont péri dans la province de Kirkouk, à 250 km au nord de Baghdad. Un kamikaze a fait exploser son camion bourré d'une tonne d'explosif ravageant le centre de la localité de Taza, une ville habitée par des Turcomans chiites. M. Maliki a accusé sans le nommer le mufti de La Mecque, l'un des plus importants personnages religieux d'Arabie saoudite, d'avoir incité à ces violences par des propos haineux à l'égard des chiites.« Malheureusement, nous observons un silence suspect de la part de beaucoup de gouvernements à propos de fatwas, décrets religieux, publiés de temps à autre et qui appellent au meurtre, à l'excommunication et à la haine », a-t-il dit dans un communiqué. Cheikh Adel al Gilbani, avait déclaré au début du mois à la BBC : « les religieux chiites sont sans aucun doute des renégats et il peut à la rigueur y avoir un débat pour savoir si tous les chiites le sont ou pas ». Gouverné pendant 80 ans par les sunnites, l'Irak est dirigé par les chiites depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Les relations entre l'Arabie saoudite et l'Irak sont mauvaises. Le roi saoudien Abdallah a refusé au moins deux fois de recevoir M. Maliki car il lui reproche de marginaliser la communauté sunnite. Pour le Premier ministre, « ce sont les takfiris, extrémistes sunnites, et les baathistes, appuyés par d'autres parties, qui sont derrière les crimes terroristes de Sadr City et de Baya », à Baghdad. « A l'approche du 30 juin, date du retrait américain des villes irakiennes, la rage des auteurs de la violence confessionnelle va en grandissant et ceux qui les incitent en propageant une idéologie takfiri sont derrière les terribles massacres endurés par les Irakiens ces dernières années », a assuré M. Maliki.


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