Algérie

Irak : les autorités renouent avec la répression meurtrière



Le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme irakien a dénoncé le recours des forces de l'ordre à la répression meurtrière, avec l'usage de fusils de chasse et de bombes lacrymogènes fatales contre les manifestants.Au moins trois manifestants ont été tués ces deux derniers jours en Irak, après une violente répression menée par les forces de l'ordre ayant fait usage de fusils de chasse et de bombes lacrymogènes fatales contre les protestataires regroupés près de la place Khilani, au centre de la capitale.
Selon le Haut-Commissariat irakien aux droits de l'Homme, "le regain de violence policière contre les manifestants pacifiques a causé la mort d'au moins 3 manifestants entre le 8 et le 9 mars et blessé près de 60 personnes aux abords de la place Khitani, au centre de Bagdad". Ces violences policières, regrette l'ONG irakienne, "illustrent une nouvelle fois l'absence de volonté des autorités du pays à trouver une issue pacifique à la grave crise qui secoue l'Irak depuis plus de 6 mois".
Dans son communiqué, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme déplore, en outre, le recours des forces de l'ordre à l'usage d'armes lourdes, de fusils de chasse et de bombes lacrymogènes fatales contre les manifestants. "Ce qui constitue une violation flagrante des droits de l'Homme et des normes internationales d'application des lois et de transgression contre des rassemblements et des manifestations pacifiques", écrivent les auteurs du communiqué, qui appellent les autorités à "mettre un terme à cette violence". Cette nouvelle répression, rappelle-t-on, intervient dans un contexte politique des plus incertains. Depuis la démission du Premier ministre désigné, Tewfik Alloui, le pays est plongé dans l'inconnu, alors que le président irakien, Braham Saleh, n'a pas encore nommé un nouveau Premier ministre, 3 jours avant l'expiration des délais prévus par la Constitution pour nommer un Premier ministre.
Le président de la République avait 15 jours pour proposer un autre candidat afin de former le futur gouvernement. Il devrait le choisir seul, sans, cette fois, demander l'avis des grands blocs parlementaires, comme l'y obligeait la Constitution lors de la désignation de M. Allaoui. Sur un autre plan, des syndicats, associations et comités de la société civile se sont constitués, hier, en tant que force de proposition chargée d'entamer des concertations avec les manifestants pour proposer des personnalités, dans le prochain gouvernement, capables de "faire face à la crise et entamer un vrai dialogue avec la contestation", lit-on dans une déclaration répercutée, hier, par l'Agence officielle Nina News. Lors d'une réunion, tenue hier matin à Bagdad, ces derniers ont convenu de former un comité, dont "la tâche est de mener des réunions consultatives et un dialogue avec les blocs politiques et parlementaires et la présidence de la République afin de garantir la réalisation de toutes les revendications que continuent d'exprimer les manifestants".
La rue, malgré la propagation rapide du coronavirus dans le pays, ne décolère pas. Hier, des centaines d'Irakiens sont sortis une nouvelle fois dans les rues de la ville de Kout, au sud du pays, pour réclamer le départ de la classe dirigeante et l'organisation d'élections anticipées. Selon Nina News, des affrontements violents ont eu lieu dans cette ville entre les protestataires et les éléments des services de l'ordre.

K. Benamar


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