Algérie

Irak : Les 391.831 vérités qui accablent le Pentagone



Au lieu de favoriser l'éclosion d'un régime démocratique dans ce pays déchiré, les troupes américaines, aidées par des militaires irakiens, ont semé mort et désolation. Accablant. 391.831 documents confidentiels diffusés sur le site Wikileaks attestent des dépassements criminels  commis en Irak. Julian Assenge, le fondateur du site, affirme que ces rapports révèlent la vérité de la guerre en Irak. Il estime qu'en temps de guerre, les attaques contre la vérité commencent bien avant le début du conflit et se poursuivent bien après. Ces rapports mettent à  nu de nombreux cas de crimes de guerre qui semblent manifestes de la part des forces américaines, à  l'image du meurtre délibéré de personnes qui tentaient de se rendre. Ils montrent aussi qu'au moins 109.000 personnes, dont 63% de civiles, ont été tuées entre mars 2003, début de   l'invasion américaine, à  fin 2009. Sur les 66.000 morts civils, 15.000 cas n'ont jamais été  révélés. L'armée américaine, qu'on veut ériger en justicier, s'est donc livrée à  des pratiques d'un autre âge en torturant et tuant dans le silence presque absolu des milliers d'irakiens, dont le seul tort était d'avoir cru à  un règlement définitif de la crise qui secoue leur pays.  A peine les plaies de la première guerre pansées, l'Irak plonge dans une autre plus meurtrière, aggravée  par la résurgence de conflits confessionnels. La présence américaine n'a instauré ni démocratie ni permis aux citoyens de ce pays de vivre dans la dignité. Elle a enfoncé les irakiens dans la boue en dressant les uns contre les autres. Fusillades et exactions sommaires font le quotidien des irakiens, causant la mort de milliers de femmes et d'hommes. Selon les documents, la police irakienne a torturé des prisonniers en les brûlant parfois à  l'acide, sous le regard impassible des soldats américains. Ces révélations qui évoquent parfois brièvement certains évènements majeurs de la guerre racontent l'horrible quotidien du conflit et montrent comment militaires, civils, rebelles et humanitaires se sont retrouvés pris dans une nouvelle dimension d'une guerre asymétrique. Ces documents «Â volés » qui écornent l'image de l'armé américaine, et dont la publication est condamnée par les Etats-Unis en raison du danger qu'elle fait courir à  leurs  militaires et leurs partenaires ainsi qu'aux civils irakiens, offrent à  la fois un regard «de l'intérieur» sur la conduite de l'occupation et ses pratiques et l'ampleur de la torture sur des civils dans les commissariats irakiens. Des pratiques que l'armée américaine ne peut ignorer. La Maison Blanche, Londres et Baghdad minimisent les dommages collatéraux de ces documents. Les trois capitales estiment qu'ils sont des documents historiques sans grandes conséquences sur le présent. Pour lever le voile sur ce qu'a révélé Wikileaks, Manfred Nowak, le rapporteur spécial de l'Onu sur la torture, appelle le président américain à  lancer une enquête sur les cas de torture. Quand surgissent des accusations sérieuses de torture contre un responsable américain, a-t-il dit, «l'administration Obama a l'obligation d'enquêter et d'en tirer les conséquences».Le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki s'en lave les mains. Il accuse ses opposants de vouloir utiliser ces documents en laissant croire qu'il a laissé  faire. Selon lui, il y a des objectifs politiques derrière cette campagne médiatique contre les dirigeants nationaux. Kristinn Hrafnsson, un autre responsable du même site, promet d'autres scoops pour dévoiler la logique meurtrière des américains. Il affirme que le site a exploité environ un rapport sur six des documents se rapportant à  la guerre en Afghanistan et annonce la diffusion prochaine de 15.000 nouveaux documents militaires américains sur la guerre dans ce pays.


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