Algérie

Irak Le spectre d'une guerre civile



Menaces - Les divisions confessionnelles et le fossé qui se creuse entre notamment les sunnites et les chiites font courir au pays les risques d'une fracture irréparable.Ce constat a été établi par un responsable de l'ONU. Ce pays pourrait être plongé dans le sang, a tenu à avertir, hier, mercredi, le responsable de la mission onusienne pour les droits de l'Homme. «L'Irak est à la croisée des chemins. Je ne dirais pas que nous sommes déjà dans une guerre civile, mais les chiffres ne sont pas bons», a déclaré Francesco Motta.
Depuis le début ce mois de juillet, plus de 190 personnes ont été tuées et plus de 400 blessées, selon un bilan établi sur la base de chiffres obtenus auprès des autorités et de sources médicales. «L'impasse politique dans le pays, le manque de vision de nombre d'hommes politiques, les influences extérieures venant de la région, de Syrie et d'autres parties, ont un effet déstabilisateur» sur l'Irak, selon M. Motta. «Les divisions confessionnelles se creusent et se manifestent dans le pays d'une façon encore plus dangereuse, je dirais, qu'en 2007» lorsque la violence était à son comble et que «même le gouvernement ne comptait plus» les morts, a-t-il ajouté. Selon l'Organisation onusienne, jusqu'à 30 000 personnes auraient péri en 2007. Seules l'arrivée massive de renforts américains et la mobilisation de supplétifs parmi les tribus sunnites pour combattre les groupes liés à al-Qaîda avaient permis d'endiguer la violence qui a atteint son plus bas niveau en 2011 avec 2 771 morts, selon l'Onu. Mais le mécontentement croissant de la minorité sunnite, qui dominait le pays sous l'ancien président Saddam Hussein, vis-à-vis du gouvernement à majorité chiite, et les tensions associées à la guerre en Syrie voisine ont relancé les attentats qui, cette fois, ciblent principalement la population civile, selon M. Motta. Les événements en Syrie «donnent une véritable bouffée d'oxygène à nombre de groupes radicaux» en Irak, qui peuvent y trouver soutien et armement, ajoute-t-il. Des tribus sunnites irakiennes entretiennent des relations proches avec celles qui luttent contre le gouvernement de Bachar al-Assad de l'autre côté de la frontière. Ce dernier, pour sa part, bénéficie du soutien de combattants chiites du Hezbollah libanais, et même de certains volontaires chiites irakiens, partis défendre des sites religieux en Syrie. En Irak, «plus il y aura de morts, plus grandes sont les chances de représailles, et de voir la situation échapper à tout contrôle», estime M. Motta. «Si le nombre de victimes continue à croître au rythme actuel il atteindra plus de 5 000 à la fin de l'année, ce qui nous rapprochera des chiffres de 2008». «Nous ne sommes pas au point de non retour. Nous ne sommes pas au point où il y a une guerre civile. Mais si la violence continue son escalade, si elle continue à frapper les civils, si elle continue à tuer des hommes, des femmes, des enfants innocents, il se peut qu'on en vienne à l'irréparable», a-t-il en fin ajouté.


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