Algérie

Irak, le nouveau charnier (IV)



Irak, le nouveau charnier (IV)
Fin juillet 2013, des attaques de commandos contre deux prisons (Abou-Ghraïb et Taji) ont conduit à la libération d'un millier de détenus sunnites, principalement des djihadistes. Il est probable que les forces spéciales américaines ont donné un petit coup de main dans cette opération : la Légion arabe de la CIA, comme l'appelle le journaliste américain Webster Tarpley, a besoin de renforts islamistes. On ignore si des prisonniers politiques « nor-maux » se trouvaient parmi les libérés.Une question se pose d'ailleurs : existe-t-il encore une résistance laïque issue du parti Baas '... Difficile à dire, bien qu'un mouvement répondant au nom de « Front du Djihad et de la Libération » et dirigé par un certain Izzat Ibrahim Al-Douri, qui se dit chef du Baas clandestin, fasse de temps à autre parler de lui. Gilles Munier, réputé spécialiste de l'Irak, s'en fait parfois l'écho. Le seul problème, c'est que Al-Douri, qui « considère les leaders d'Al Qaïda comme ses frères dans le djihad » (sic), déclare qu'il « ne veut pas croire que des militants d'Al-Qaïda, honnêtes et sincères, soient les auteurs des crimes horribles qui endeuillent l'Irak, et pense que le nom de l'organisation islamiste est utilisé à son insu par les services secrets iraniens et leurs collaborateurs ». Ben voyons, le Mossad n'aurait pas dit mieux... « Djihad et libération », c'est à peu près aussi crédible et logique que « sionisme et démocratie » - et d'autant plus bizarre que le vrai Izzat Ibrahim Al-Douri, un personnage important du parti Baas, serait mort en 2005...Quoi qu'il en soit, les médias occidentaux parlent de plus en plus souvent de « guerre civile » à propos de l'Irak, tout comme ils parlent de « guerre civile » à propos de la Syrie voisine - alors que dans un cas comme dans l'autre, on a affaire à une agression extérieure organisée et financée par le camp américano-islamiste au service d'Israël. Le but est de morceler les pays attaqués : on a prévu trois entités pour remplacer l'Irak (une arabe sunnite, une arabe chiite, une kurde sunnite) et trois autres pour la Syrie (une arabe sunnite, une arabe alaouite, une kurde sunnite). Pas sûr que la man?uvre réussisse, mais à défaut de réussite, on se contentera de chaos généralisé. Le principal, c'est que personne ne songe à se solidariser avec l'Iran quand la guerre débutera contre ce pays. Il est évident que le conflit qui fait rage en Syrie depuis 2011 a des répercussions sur l'Irak - et inversement. Des islamistes sunnites d'origine irakienne combattent l'armée régulière de Damas et les Kurdes syriens, lesquels jouissent eux aussi de l'autonomie mais sans être hostiles au pouvoir central. La CIA et le Mossad s'efforcent de faire adopter aux Kurdes du PYD syrien une position favorable à « l'Axe du Bien », à l'instar de celle des partis kurdes irakiens - sans grand succès jusqu'à présent. Ankara, de son côté, essaie d'empêcher tout rapprochement des minorités kurdes de Turquie, de Syrie et d'Irak, ce qui conduirait plus ou moins vite à l'éclatement de la Turquie. Bien que dans le même camp, Ankara et Tel Aviv ne poursuivent pas le même but : Israël veut démembrer ses voisins ; la Turquie, elle-même potentiellement menacée de démembrement, s'efforce de devenir une puissance régionale. (à suivre)




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