Irak : La fin de la crise

Le Premier ministre sortant irakien, battu de justesse aux législatives de mars par son rival du bloc Iraqiya (91 contre 89 sièges), a réussi à conserver son poste. Après un bras de fer épique qui a fait basculer l’Irak dans une longue et grave crise politico-institutionnelle, les tractations engagées depuis deux semaines entre les principales forces ont permis d’aboutir à un compromis qui organise la répartition du pouvoir. L’accord qui sera signé aujourd’hui à Irbil, à l’invitation du président de la région autonome  du Kurdistan, Massoud Barazani, entérine dans ses grandes lignes le statu quo en vigueur qui autorise la reconduction à leurs postes du chef de l’Etat, Jalal Talabani, et du Premier ministre Nouri El Maliki. La sortie de crise s’enrichit de la participation au gouvernement du bloc Iraqi de Iyad El Allaoui auquel la présidence du Parlement lui revient de droit après sa victoire aux législatives. «Notre liste a obtenu l’assurance  d’une vraie répartition du pouvoir et Iraqiya participera au gouvernement car elle a obtenu la promesse qu’aucune décision politique ne sera prise sans son accord », a déclaré Cheikh Jamal Al-Boutikh, député d’Iraqiya. Il est toutefois attendu que le Parlement, en «session ouverte» depuis le 14 juin, réponde aux exigences de la Cour Suprême ordonnant la désignation au plus vite des plus hauts responsables de l’Etat. Dans sa session de jeudi prochain, la Chambre sera appelée à choisir à la majorité absolue son président et ses deux adjoints. C’est une étape cruciale et indispensable pour combler le déficit et pourvoir aux postes stratégiques de l’Etat.  A 8 mois des législatives, la fin annoncée de la crise politique irakienne fait revivre l’espoir d’un retour à la stabilité dans un pays tenaillé par des défis incommensurables. Il s’agit, en toutes urgences, d’enrayer la spirale de la violence et de s’opposer à la dérive confessionnelle et communautaire qui mine les fondements de l’Etat irakien en reconstruction.