Algérie

Irak: crainte d'un nouveau conflit confessionnel, plus de 200 morts en cinq jours Violences


L'Irak fait face à une vague de violences qui a fait plus de 200 morts en cinq jours faisant craindre un retour du conflit confessionnel alors que le Premier ministre Nouri al-Maliki a estimé samedi que ces troubles sont provoqués "de l'extérieur".
Les violences se sont poursuivies samedi avec la mort de cinq soldats des renseignements irakiens et cinq membres d'une milice anti-Qaïda, tués dans des attaques distinctes, selon la police et des sources médicales.
Une de ces attaques s'est produite à Ramadi, à l'ouest de Baghdad, lorsqu'un groupe de soldats conduisait près du site où des manifestants organisent depuis plus de quatre mois un sit-in pour réclamer le départ de Nouri al-Maliki, quand ils ont été arrêtés par des hommes armés.
Les soldats ont ouvert le feu et blessé l'un d'eux, déclenchant des accrochages qui ont fait quatre morts et un blessé parmi les soldats, a expliqué un colonel de la police et un médecin. Dans une autre attaque, des hommes armés ont tué un soldat et blessé un deuxième dans le même secteur, selon les mêmes sources.
Au nord de la capitale, des hommes armés ont tué cinq miliciens anti-Qaïda lors d'une attaque contre un point de contrôle de leur milice, Sahwa, au sud de Tikrit, d'après un autre colonel de police et un médecin. Ces nouvelles attaques surviennent alors qu'une vague de violences a fait plus de 200 morts en cinq jours faisant craindre un nouveau conflit confessionnel en Irak.
Cette vague de violences a éclaté mardi par un assaut de l'armée contre des manifestants anti-gouvernementaux près de la localité de Houweijah (nord) qui a provoqué des affrontements ayant fait 53 morts.
D'autres violences ont suivi faisant depuis mardi plus de 200 morts, selon un bilan donné par des responsables irakiens.
Le conflit confessionnel est revenu en Irak
Pour Nouri al-Maliki qui fait face depuis décembre 2012 à une vague de manifestations animées par des sunnites réclamant son départ, "le conflit confessionnel "est revenu en Irak, car il a commencé ailleurs dans la région".
"Le conflit emportera tout le monde et personne n'y survivra", a prévenu samedi le Premier ministre, à l'occasion de l'ouverture à Baghdad d'une conférence islamique sur le dialogue.
"Le retour du feu du confessionnalisme en Irak n'est pas une coïncidence", a estimé M. Maliki, répétant qu'il était calculé et planifié. Le Premier ministre chiite, accusé par ses opposants d'"accaparer" le pouvoir et de "marginaliser" la communauté sunnite, minoritaire, a aussi prévenu que "le confessionnalisme peut rapidement provoquer la division et le déchirement de l'Irak, des pays arabes et des autres pays musulmans".
Selon lui, "le conflit confessionnel est plus grave que la lutte contre des armées ou une occupation".
Pour sa part, Mouaffaq al-Roubaie, ex-conseiller pour la sécurité nationale, a jugé que le pays traversait "la crise la plus profonde et la plus dangereuse (...) depuis 1921", date de création de l'Etat irakien.
A ses yeux, la situation actuelle "pourrait mener à un conflit confessionnel, puis à la division".
Appel de l'ONU à la retenue
Les violences qui secouent l'Irak depuis mardi ont fait réagir les Nations unies qui, par la voix de leur émissaire Martin Kobler, ont averti vendredi que l'Irak était à un "tournant".
"J'en appelle à la conscience des dirigeants religieux et politiques qui ne doivent pas laisser la colère l'emporter sur la paix et doivent faire preuve de sagesse", a dit l'émissaire onusien dans un communiqué.
"Il relève de la responsabilité historique des dirigeants irakiens d'assumer le leadership et de prendre des mesures courageuses, dont le fait de se réunir autour de la tables des négociations et d'appeler au calme et au dialogue national inclusif d'une seule voix, a-t-il ajouté.
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