Algérie

Irak /Avec le départ des GI's Un jour de joie à Fallouja



Irak /Avec le départ des GI's
                                    Un jour de joie à Fallouja
Evénement - Bombardés, puis coupés du reste de l'Irak : les habitants de Fallouja ont payé le prix fort des batailles qui ont opposé l'armée américaine aux insurgés sunnites en 2004.
Ils sont aujourd'hui impatients de voir l'«occupant» quitter leur pays. Si cette ville d'un demi-million d'âmes, située à 60 km à l'ouest de Bagdad, s'est en partie rebâtie, elle reste profondément marquée par la double offensive menée contre elle en avril et novembre 2004, dont la violence inouïe lui a valu une place à part dans la saga de la guerre d'Irak.
La première attaque américaine, qui visait à mater l'insurrection sunnite, fut un échec et la ville se transforma rapidement en un fief d'Al-Qaîda et de ses alliés qui y imposèrent leur loi. La deuxième bataille fit quelque 2 000 morts civils et 140 chez les Américains. Elle impliqua 15 000 GI's et est considérée comme la plus dure qu'ils aient eu à mener depuis la guerre du Vietnam.
Les habitants en gardent d'ailleurs une pointe de fierté. «C'est vrai que nous avons subi beaucoup de pertes, mais nous leur avons donné une leçon qu'ils n'oublieront jamais. Ils pourront dire à leurs petits-enfants qu'il y avait de grands combattants à Fallouja», confie, sous le couvert de l'anonymat, un homme en habit traditionnel qui dit y avoir pris part. Fallouja connut des manifestations anti-américaines dès mai 2003, alors que le reste du pays était encore sonné par l'invasion. Les habitants se contentaient alors de jeter leurs chaussures sur les soldats. Mais en mars 2004, quatre employés américains de la compagnie de sécurité Blackwater furent tués à Fallouja. Les images de leurs corps mutilés accrochés à un pont firent le tour du monde, précipitant la première offensive. Sept ans plus tard, les traces de la guerre sont encore bien visibles : un imposant bâtiment gît effondré face à ce même pont. Derrière courent les ruelles boueuses d'un souk délabré, aux murs encore criblés d'impacts de balles. C'est là que se trouve le modeste atelier de Mohammad Ouidaa, tailleur de 53 ans. «Les Américains ont détruit Fallouja. Leur présence a été une malédiction», accuse-t-il. «Nous vivions bien, mais à cause d'eux notre situation maintenant est misérable», dit-il en désignant un large trou dans le plafond. «Ce sera un jour de joie pour les Irakiens lorsque tous les Américains sans exception quitteront l'Irak. Nous ne leur pardonnerons jamais le mal qu'ils ont causé», lance, de son côté, Khaled Zedane Khalaf, professeur d'école de 61 ans. «Aucune ville irakienne n'a autant souffert de l'occupation que Fallouja. Aucune bataille en Irak n'est comparable à celles de Fallouja», souligne Hamid Ahmed el-Hachim, le chef de la municipalité. L'aide des Etats-Unis n'a pas effacé la ranc'ur : ils sont accusés d'avoir contaminé la population avec des armes à l'uranium appauvri, de l'avoir séquestrée en interdisant des années durant l'accès de la ville aux non-résidents et d'avoir ravagé l'économie locale.
Hamid Abed Ali, professeur d'histoire de 42 ans, se dit certain que Washington, par vengeance, ne «laissera jamais Fallouja vivre en paix». Il voudrait voir «les dirigeants américains traînés devant les tribunaux internationaux et punis pour les crimes commis en Irak».


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