Algérie - Revue de Presse

Invité à Alger Issa Hayatou snobe l'équipe du FLN



La Confédération africaine de Football, présidée par le Camerounais Issa Hayatou, a raté, encore une fois, l'occasion de se réconcilier avec elle-même ensuite avec les pays membres. Et, surtout, de se faire pardonner vis-à-vis des sportifs et du peuple algérien sa position de «larbin», sinon de faire-valoir de la Fédération internationale de Football (FIFA). Par son attitude anti-algérienne en prenant fait et cause pour les colonisateurs français et leurs relais au sein des instances sportives internationales. L'incident, ou la gaffe de plus d'un Issa Hayatou qui s'est toujours montré hostile à l'Algérie qui, pourtant, avait pesé de tout son poids pour sa réélection, aura été cette fois-ci son refus peu protocolaire et discourtois de participer aux festivités commémoratives du Cinquantenaire de la création de la glorieuse équipe de football du FLN. Invité par la Fondation de l'Equipe de football du FLN à assister en tant que «Chairman» de la CAF, M. Hayatou s'est désisté en arguant un calendrier chargé. «J'accuse bonne réception (12/3/08) de votre correspondance», écrit-il dans une lettre datée du 12 mars dernier, ajoutant que «je regrette de ne pouvoir donner une suite favorable, car mon calendrier ne me le permet pas». Sans subtilités, ni avec des gants, Hayatou aurait-il fait une autre confusion historique à l'égard de l'Algérie et sa révolution que l'histoire retient toujours pour cette Confédération qu'il préside ? Lors de la création de l'équipe de football du FLN, cette fameuse machine à gagner des matchs et à médiatiser la lutte de libération d'un peuple, d'une Nation d'Afrique, la FIFA, alors gérée par des Nations européennes encore arc-boutées au système colonial qui leur a procuré aisance et richesse au détriment des peuples colonisés, avait immédiatement jeté «au rebus» les footballeurs algériens, les classant comme des «footballeurs factieux» et interdisant à tous les pays membres de les accueillir ou de jouer contre cette équipe du FLN algérien. La Confédération africaine de Football, qui représentait pourtant l'Afrique, n'avait pas trouvé mieux que de soutenir la position de la FIFA et de faire ainsi une sérieuse entorse à la solidarité interafricaine. Au sein de la Fondation de l'Equipe de football du FLN, ce fait n'a pourtant pas été oublié, ni remis au placard de l'histoire des ralliements et des courants anti-algériens au plus fort de la révolution armée. Ainsi, les Président et Vice-Président de cette Fondation, MM. Mohamed Soukhane et Rachid Mekhloufi, ont, en quelque sorte, remis Hayatou, le Président de la CAF, dans sa véritable place. Dans leur réponse à la lettre de Hayatou, les deux responsables de la Fondation déplorent l'absence de M. Hayatou, précisant : «d'autant plus que votre présence aurait contribué à effacer de la mémoire du peuple algérien l'attitude pour le moins faite d'ignorance qu'avaient adoptée, de mai 1958 à juin 1962, la CAF et ses dirigeants de l'époque à l'égard de l'équipe de l'Algérie combattante». En bons sportifs, les deux responsables de la Fondation de l'Equipe de football du FLN ont ainsi bien contré le Président de la CAF et, mieux, lui ont rappelé qu'ils, les grands footballeurs algériens, n'ont pas oublié cet épisode infâme de la CAF. Ils poursuivent en donnant l'estocade à un président qui traîne les pieds quand il s'agit de défendre les dossiers sportifs de l'Algérie. L'Equipe de football du FLN «contribuait largement sur les stades d'Europe, du Moyen-Orient et d'Asie à faire connaître et apprécier le football de notre continent». Avril 1958 : en pleine guerre de Libération nationale, une équipe de 32 footballeurs professionnels algériens quittent leurs clubs et la France pour Tunis. Certains, comme Mekhloufi ou Mustapha Zitouni, devaient jouer la Coupe du Monde en Suède. Ils avaient préféré lutter pour l'Indépendance de leur pays à toute autre gloire sportive éphémère. Leur réponse au Président de la CAF révèle toute la profondeur de leurs ressentiments vis-à-vis d'une confédération qui n'a pas toujours soutenu ses pays membres. M. Hayatou vient de le prouver une fois encore. Dont acte !


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