Algérie

Investiture hier du président de la république au Palais des Nations



Investiture hier du président de la république au Palais des Nations
Abdelaziz Bouteflika s'est conformé, hier, à la dernière obligation constitutionnelle consacrant son investiture à un 4e mandat. Il a puisé, dans ses réserves, les ressources nécessaires pour prêter serment. Il n'a lu que le préambule de son discours, en confondant entre "scrutin" et "référendum".Le président Abdelaziz Bouteflika a prêté serment, hier, au Palais des nations, pour la quatrième fois.Au lieu s'arrête le parallèle avec le cérémonial de l'investiture de 1999, 2004 et 2009. L'événement de ce 28 avril 2014 manquait de naturel, voire de réalisme, tant son organisation s'est fondée davantage sur les besoins spécifiques de l'homme que sur le formalisme posé par la Constitution et les habitudes imposées par la tradition. Vers 8h, a commencé l'accueil des invités, un millier représentant de hauts responsables de l'Etat, les membres du gouvernement, deux candidats malheureux de la présidentielle (Louisa Hanoune et Abdelaziz Belaïd), des parlementaires, des chefs de mission diplomatique accrédités à Alger, quelques délégués de la société civile et... des hommes d'affaires ayant soutenu le 4e mandat à l'image d'Ali Haddad ou du président du FCE (Forum des chefs d'entreprise) Réda Hamiani. Peu avant 11h, les convives sont installés, chacun à sa place. Sur des écrans géants, ils suivent l'arrivée du président Bouteflika, en fauteuil roulant. Ce dernier assiste, à l'entrée du Palais des nations, à une furtive parade, avant d'être accueilli, au seuil de l'hémicycle, par les présidents des deux Chambres du Parlement, le Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, les membres du gouvernement gérant un portefeuille de souveraineté (vice-président à la Défense nationale et les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères, de la Justice et des Finances) ainsi que les deux ministres d'Etat (Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem). Le chef de l'Etat accède à la tribune par une rampe. Il est placé, par l'homme qui pousse sa chaise roulante, devant un pupitre dont la hauteur est adaptée à la position assise. À sa vue, la salle vibre au rythme des applaudissements et des youyous. La plupart des invités ont été sélectionnés parmi les plus fidèles au clan présidentiel. Après la récitation de versets coraniques, le premier président de la Cour suprême, Slimane Boudi, avance et entame la lecture du serment. L'élu de la présidentielle du 17 avril répète après lui. Au départ, il a surpris l'assistance par une voix relativement claire, qui perdait, néanmoins, de son audibilité, à chaque fois que le magistrat énonce des phrases longues. Abdelaziz Bouteflika s'essouffle au bout de deux ou trois mots. Il parviendra, tant bien que mal, à prononcer le serment dans son intégralité (il contient 94 mots), tel que le stipule l'article 76 de la loi fondamentale. Aussitôt, le président Bouteflika entame la lecture de son discours d'investiture, dont une version en arabe et une autre en français ont été distribuées aux journalistes. Visiblement épuisé par l'effort qu'il a fourni jusqu'alors, il cafouille et perd le fil du texte. Il se penche sur le pupitre et suit du doigt la ligne à lire pour ne pas se tromper. Pourtant, il commettra une erreur monumentale à la fin du troisième paragraphe, dans lequel il rend hommage aux agents de l'Etat "qui ont veillé sur l'organisation, la sécurisation et le bon déroulement du scrutin". Sauf qu'il ne prononce pas scrutin, mais référendum.Une confusion qui conforte le doute sur ses capacités à cerner les documents qui lui sont soumis pour examen ou signature. Ne prenant guère conscience de sa mégarde, il poursuit son allocution d'une voix de plus en plus éteinte, puis s'arrête brusquement. Il a, comme une absence. Pendant quelques secondes, la salle est suspendue à ses lèvres muettes. Puis un tonnerre d'applaudissements fuse pour meubler le silence, devenu pesant. Revenant à la réalité, le président Bouteflika murmure des remerciements.Il ne terminera pas son discours, duquel il n'aura lu qu'une page et demie sur douze feuillets. La garde républicaine entonne l'hymne national. C'est la fin de la cérémonie d'investiture. Le chef de l'Etat quitte le Palais des nations sans assister, comme les autres fois, à la collation donnée en son honneur.Il aura fait l'essentiel : se conformer à la dernière obligation constitutionnelle consacrant son élection pour un nouveau quinquennat.S. HNomAdresse email




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