Finalement, les mesures d'encadrement des investissements étrangers,
prises récemment par le gouvernement et confirmées par la loi de finances
complémentaire pour l'année 2009 (LFC 2009) «n'ont pas d'effet rétroactif».
C'est ce qu'ont confirmé, hier, des cadres du ministère des Finances, lors
d'une conférence de presse organisée au siège du département de Karim Djoudi,
pour présenter les dispositions de la LFC 2009. La conférence était animée par
Abdelmalek Zoubeidi, directeur général des politiques et prévisions, Mustapha
Zikara, directeur de la législation, Ahmed Oulahcen, chef de division à la
direction générale du budget, et Mme Alloul Samia, de la même direction.
Dans le document remis aux
journalistes, il est clairement stipulé que les dispositions en question ne
concernent que celles qui existeront après la promulgation de l'ordonnance
n°09-01 du 22 juillet 2008 de la loi de finances complémentaire 2009. «Pour les
sociétés constituées à partir de la promulgation de la loi de finances
complémentaire pour 2009 en vue de l'exercice des activités de commerce
extérieur, la participation algérienne minimum est fixée à 30%. Les sociétés
nouvelles d'importation en vue de la revente en l'état ne peuvent donc, à
partir de la promulgation de la LFC, détenir qu'un maximum de 70% dans le
capital».
Malgré la clarté du texte, il
semblait quand même nécessaire pour les journalistes présents de demander des
précisions, en raison de la cacophonie qui a caractérisé cette question de
rétroactivité. Quel est le sort du décret exécutif n°09-181 du 12 mai 2009
«fixant les conditions d'exercice des activités d'importation des matières
premières, produits et marchandises destinés à la revente en l'état par les sociétés
commerciales dont les associés ou les actionnaires sont des étrangers» qui
stipule, dans son article 5, que «les sociétés commerciales visées à l'article
1er ci-dessus, déjà inscrites au registre du commerce, sont tenues de procéder,
avant le 31 décembre 2009, à la modification de leur statut et de leur registre
du commerce, à l'effet de les mettre en conformité avec les dispositions du
présent décret» ?
Pour Mustapha Zikara, puisque
dans le texte de la LFC 2009 il n'est pas question de rétroactivité, le décret
en question sera révisé en conséquence. Il est également question dans la LFC
2009 de la «limitation à 49% de l'actionnariat étranger dans tous les
investissements réalisés en Algérie» et de consacrer les 51% restants à «un ou
plusieurs» résidents algériens. Dorénavant, «tous les dossiers relatifs aux
investissements étrangers, directs ou en partenariat» devront passer
«obligatoirement» par le Conseil national de l'investissement (CNI). Une
«balance devises excédentaire au profit de l'Algérie» est désormais exigée pour
les investissements étrangers, directs ou en partenariat, «pendant toute la
durée de vie du projet».
La LFC 2009 introduit également
«l'obligation de mobilisation exclusive sur le marché financier local des
financements requis pour la réalisation des investissements étrangers agréés, à
l'exception de la constitution du capital». Est mis en place «un droit de
préemption en faveur de l'Etat et des entreprises publiques sur les cessions
d'actions par des porteurs étrangers ou au profit de porteurs étrangers».
Pour rester dans le chapitre des
«mesures d'encadrement des investissements étrangers», il a été également
décidé de généraliser «la procédure de déclaration auprès de l'Agence nationale
de développement des investissements (ANDI) à tous les étrangers», alors que
cette procédure n'était valable que pour «les investissements pour lesquels il
est sollicité l'octroi d'avantages».
Pour ce qui est de mesures
relatives aux partenariats des entreprises publiques, la LFC 2009 introduit la
«règle des participations 49/51 aux partenariats réalisés par des entreprises
publiques, y compris dans le cas de l'ouverture de capital». Pour les
partenariats des entreprises publiques avec les nationaux résidents ou dans le
cas de l'ouverture de capital, la loi exige une «participation temporaire
minimum de 34%». Cette mesure sera maintenue «jusqu'à la satisfaction» de
l'ensemble des engagements souscrits. «En cas de satisfaction aux engagements
et à l'expiration du délai de 5 ans, le partenaire peut acquérir la part de
l'entreprise publique au prix convenu dans le pacte d'actionnaires ou de celui
fixé par le Conseil des participations de l'Etat».
Concernant le «Fonds national
d'investissement - Banque Algérienne de Développement», doté d'un capital social
de 150 milliards DA, la LFC 2009 lui attribue des «missions spécifiques» dont
celles de «créer des filiales», de «prendre des participations dans des
sociétés existantes ou à créer» et de «financer des projets d'investissement et
fixer les conditions de financement de ces projets».
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Posté Le : 30/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com