Algérie

Investissements étrangers et politique de développement : Un changement de doctrine ?



L'été aura été marqué aussi bien par l'annonce de nouvelles dispositions en matière d'investissements étrangers que par la flambée terroriste. L'Algérie, n'offrant pas une scène politique qui permet des décryptages évidents, ce sont ces deux éléments d'actualité qui peuvent faire l'objet d'analyses. A l'évidence, en dépit de l'émotion qu'il suscite dans l'opinion, guère aidée il est vrai, par un discours officiel décalé, ce n'est pas le terrorisme qui suscite le plus d'interrogation. Tout au plus voit-on à travers les attentats suicide, la confirmation de « l'irakisation » des groupes armés. S'il est clair que ces attentats ne replacent pas le pays dans le contexte des années quatre-vingt-dix, ils n'en sont pas moins pris en compte par les analystes de risque. Ce genre de contexte de terrorisme meurtrier, spectaculaire, est bien connu dans d'autres régions du monde. Bien sûr, cette forme de violence ne constitue pas un obstacle pour les opérations commerciales courantes des entreprises étrangères. La véritable incidence sur les affaires est d'abord dans le renchérissement quasi-automatique des primes d'assurances et la réévaluation des dépenses de sécurité pour la protection des chantiers et des personnels. Paradoxalement, c'est moins la situation sécuritaire qui suscite des interrogations que l'apparente reconversion de la doctrine en matière d'investissements étrangers.

Le ton virulent du discours du chef de l'Etat devant les maires, lors de l'évocation de l'attitude des investisseurs étrangers, fait davantage l'objet d'analyse qu'une situation sécuritaire où l'on a appris à faire la part des choses. La focalisation sur la dimension économique est d'autant plus accentuée que la philippique présidentielle survient après des années de discours libéral voire même de quasi-priorité accordée aux opérateurs étrangers, ce qui suscitait, d'ailleurs, l'exaspération silencieuse des patrons algériens. Ces derniers estiment que les programmes d'investissements publics, marqués par des délais impossibles à tenir par les entreprises nationales, n'ont fait que favoriser exagérément les entreprises étrangères. Beaucoup aussi trouvaient aberrant que les investissements étrangers soient considérés comme le moyen privilégié pour redynamiser une économie atone. Ce discours des opérateurs privés, comme celui des experts, n'a guère trouvé d'écoute au sein des arcanes du pouvoir. La démarche de l'exécutif se fondait sur le présupposé, simpliste, que les apports extérieurs entraîneraient automatiquement la modernisation de l'économie.

 

Révision stratégique majeure



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