Algérie

Investissements étrangers : entre fonds propres et financement local Economie : les autres articles



Si tous les investisseurs quelle que soit leur origine sont d'abord mus par des visées purement commerciales et l'objectif premier est de faire des bénéfices, cependant l'investissement quel que soit son type suppose une prise minimum de risque, notamment à travers les capitaux engagés. C'est ce qui fait justement défaut aux entreprises du Golfe dans leur approche du marché algérien, selon leurs détracteurs.
Selon certains experts financiers, il n'y a rien de «choquant» à ce que des investisseurs étrangers recourent aux concours des banques locales. «D'une manière générale, aucun investisseur au monde n'investi 100% en fonds propres, il y généralement un ratio de 20% à 80% ou de 30/70 en fonction de la nature de l'investissement (20 à 80 pour l'immobilier)», nous explique-t-on. Partout dans le monde, «l'investisseur ramène 20 à 30% du montant et emprunte le reste auprès des banques. C'est une pratique universelle qui n'est pas propre à l'Algérie» et de ce point de vue, ce «n'est pas choquant» qu'un groupe étranger qui veut investir en Algérie fasse appel aux banques locales. Le fait est que «l'endettement fournit un levier financier, alors que si un investisseur mettait 100% de sa poche, la rentabilité serait plus faible».
La pratique existe également au Maroc. Sonia Benjamaâ, docteur en économie internationale, remarquait ainsi dans la presse marocaine en ligne que «la stratégie adoptée par les grandes entreprises des pays du Golfe, consiste à minimiser l'apport initial en devises et à financer une partie des investissements sur le marché local. Les fonds propres en devises que ces investisseurs apportent avec eux au départ servent généralement à la promotion immobilière et à la commercialisation de leurs projets qui seront vendus sur plans. Ce sont les recettes de ces ventes, ainsi que le recours au financement local qui permettront ensuite de financer la réalisation des composantes touristiques et de loisirs».
Rien d'exceptionnel a priori. Pourtant, ce qui est «choquant» dans le cas algérien, c'est que les investisseurs arabes «ne veulent même pas ramener les fonds propres et veulent qu'on leur donne tout (crédits bancaires, fonciers'), alors qu'en Europe par exemple, ils respectent bien les règles du jeu et engagent leur fonds propres», précise-t-on encore. Malek Serrai, expert-conseil en investissement, qui a eu à traiter avec certains investisseurs du Golfe assure, quant à lui le contraire. Il affirme même que certains groupes ont dû «dépenser des sommes importantes en études de projets avant de se les voir retirer». Dès lors, se pose la question de savoir pourquoi les investisseurs nationaux dont l'accès au crédit bancaire constitue un problème chronique, ne bénéficient pas des mêmes traitements.
«Pourquoi ne pas donner un projet comme Dounya Parc à des investisseurs algériens et ne pas leur accorder la concession du moment que l'essentiel de l'investissement doit provenir des banques locales», s'interroge-t-on dans le milieu des affaires. Evidemment, la réponse est éminemment «politique». En attendant, les investisseurs étrangers en Algérie et quels que soient la nature ou le niveau de leurs engagements, bénéficient des avantages d'un marché où le rendement sur investissement avoisine, selon certains experts, «les 20%». Un niveau élevé qui s'explique par le fait que «le pays est en pleine demande de consommation, de logement, de loisir et n'est pas encore saturé», nous dit-on.


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