La décision de la wilaya de Annaba, via le Calpi, d’accorder son aval à deux investisseurs étrangers pour la réalisation de leurs projets respectifs dans la wilaya de Annaba a mis le feu aux poudres à différents niveaux locaux d’activités économiques et sociales.
Des services de la wilaya à l’Agence nationale pour le développement de l’investissement et du siège des différentes communes à la direction des domaines de la wilaya, le constat est le même : le train du développement économique est relancé. La wilaya de Annaba vient en effet d’établir une circulaire inventoriant tous les terrains fonciers pour préparer une refonte complète des opportunités d’investissements. C’est au Calpi qu’est revenue la mission de dégager le nécessaire pour attirer le plus grand nombre d’investisseurs directs étrangers. En bouclant théoriquement le dossier de la société émiratie Sedar et celui du français Carrefour, le Calpi a ouvert une grande brèche sur le flanc des spéculateurs fonciers et leurs complices au niveau de certaines administrations. Au niveau de ce Calpi, l’on n’arrête pas de se réunir, d’étudier les dossiers d’investissements sur plus de 600 déposés et de décider de l’octroi du « visa » d’investissement. Cette démarche a permis d’animer le débat économique régional. Un débat qui prend sa source dans l’enveloppe financière de 500 millions de dollars que compte investir Sedar pour différentes réalisations dont celles d’un complexe touristique à Sidi Salem (El Bouni) sur la corniche Est et d’un grand centre commercial dans la commune chef-lieu de wilaya. C’est certainement pour stimuler davantage ces projets que MM. Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, et Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation de l’Etat, s’étaient déplacés à Annaba respectivement début juin et fin septembre 2006. Cette stimulation était nécessaire car, soumis au Calpi depuis des mois, le dossier Sedar avait commencé par un lourd contresens. Des opérateurs économiques et chefs d’entreprises nationaux et étrangers sont venus plaider leurs dossiers respectifs devant ses membres du Calpi. Ces derniers paraissaient beaucoup plus désireux d’attirer l’attention des investisseurs internationaux. Le cloisonnement mis en place ne permettait pas une bonne circulation de l’information à destination du grand public. Tant et si bien que l’on ne croyait plus lequel des investisseurs étrangers, le français Carrefour, l’émirati Sedar, les espagnols Fertibéria, les indiens Mittal Steel et Scherey et autres avaient décrochés le gros morceaux en matière d’assiette d’investissement. Sous la présidence de M. Brahim Benghayou, wali de Annaba, les rôles, les réquisitoires, les plaidoiries et les discours avaient été bien distribués. Tous les dossiers avaient été passés au peigne fin. Le problème de la disponibilité foncière, initialement facteur de blocage, a été levé. L’on est rentré directement dans le vif du sujet des 625 dossiers soumis à l’avis du Calpi pour être étudiés. Les membres de cette institution où l’Agence nationale pour le développement des investissements (ANDI) joue un important rôle, ne se sont pas attardés sur les dossiers « broutilles ». Les dossiers du français Carrefour et celui l’émirati Sedar se sont retrouvés sous les feux des projecteurs. Sur la place publique, des rumeurs alimentées par les spéculateurs du foncier et les blanchisseurs d’argent avaient fait de ces deux dossiers leur principale sujet de discussion. Il y avait de quoi. Sedar convoitait un terrain de quelque 39 hectares du côté de la corniche est à Sidi Salem pour la réalisation d’un complexe touristique. « Il y a encore des résistances à différents niveaux des administrations de l’Etat. On nous dit que le wali aurait imposé au directeur des domaines d’accélérer la procédure de cession des terrains au profit de l’émirati Sedar et du français Carrefour. Il était temps car certains responsables se cramponnent toujours à l’attentisme et à la fuite de responsabilité. J’estime que pour éviter pareille situation, la communication des activités et des décisions du Calpi doit être faite à la presse », considère Abderaouf Cherchali, économiste. D’autres investisseurs étrangers sont sur la liste. Il s’agirait principalement d’asiatiques (Chine, Koweit, Qatar) intéressés par des investissements dans différents secteurs d’activité dont le textile, la céramique et le tourisme. Et si à Ferrovial, l’entreprise publique économique spécialisée dans la production des produits ferroviaires, et dans les différentes unités de semoulerie l’on est toujours à la recherche d’un partenaire, le va-et-vient incessant d’opérateurs économiques étrangers dans la wilaya est très significatif. Il préfigure sans doute d’une consolidation de l’économie locale. Sedar étant un puissant groupe spécialisé dans l’hôtellerie et les services, nul doute que dans l’avenir, il sera un des facteurs du développement du tourisme avec plus de vigueur qu’aujourd’hui. Ainsi, le secteur du tourisme et des services pourrait s’en trouver bouleverser.
Posté Le : 30/10/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : M. F. Gaïdi
Source : www.elwatan.com