Algérie

Investissement, un pari gagnant ?



Des journées sur l'investissement, et après ?Hommes d'affaires et opérateurs économiques, présents, hier, à la rencontre surl'investissement, organisée par la CCIO à l'hôtel Sheraton, n'étaient pas venusjuste pour le prestige et une opération de marketing mais pour toucher duconcret. Des rencontres dece genre ne sont pas nouvelles pensent la majorité. Il est temps de dépasserles opérations de charme et aller vers un investissement réel. Le message desparticipants était clair et celui du représentant du gouvernement, le ministrede la Participation, M. Temmar, présent à cette rencontre, l'était tout aussi.Les ambitions des uns et des autres se croisent, reste à déblayer le terrainpour que les objectifs des deux parties convergent vers le même but. Lors deson intervention, M. Temmar a tenu à clarifier la vision de l'Etat par rapportà la position du pays dans le monde. «Dans notre approche générale, nousappartenons à l'économie mondiale et les opérateurs économiques doivents'imprégner de cette mentalité. Notre stratégie a été de faire de ce pays unpays gagnant. Pour cela, il faut organiser les rapports entre la zone du Nordet la zone du Sud et mettre en place les conditions de réforme économique etexporter l'intelligence».  Pour le développement du pays, le ministrefera appel aux hommes d'affaires, aux cadres de l'Etat et à la société civilepour se mobiliser car, estime-t-il, l'Etat a fait son travail. «De grandesréformes sont en marche dans le secteur bancaire. Le problème du foncier estpratiquement réglé. Une partie du secteur public a été privatisée. S'il restele problème du marché parallèle, ce n'est pas une affaire du gouvernementseulement. Quant au problème de l'industrie, il y a le besoin de créer un cadretrès spécial pour le développement de ce secteur». Comme solution à ceproblème, le ministre a annoncé l'organisation des espaces, notamment des zonesd'activité dans lesquelles toutes les conditions sont réunies dontl'installation des infrastructures adéquates et de grandes entreprises pourlesquelles la formation est assurée, et ce dans le seul but de faire de cesespaces des zones de développement. Oran et Mostaganem sont déjà retenues,affirme le ministre, pour abriter ces zones, viendra ensuite Alger et Blidapuis Sétif et Bordj Bou Arreridj et Sidi Bel-Abbès. «Ce sont des wilayas quipeuvent décoller dans ce projet. Le gouvernement a fait ce qu'il fallait, c'està la région de bouger», a lancé M. Temmar lors de son intervention. Etd'ajouter: «L'argent est là, où est le reste ?». Selon les chiffres avancés parle représentant du gouvernement, un milliard de dollars a été dépensé en troisans pour les infrastructures publiques et 144 milliards de dinars ont étédestinés aux projets de développement pour Oran. Même si leministre de la Participation a affirmé que le problème du foncier a étépratiquement réglé. Les investisseurs, eux, le redoutent encore: «Ladisponibilité d'un terrain et son acquisition demande encore des interventionset des acrobaties administratives très décourageantes». Le parcours esttoujours pénible, pensent certains qui estiment que «pour avoir un terrain,c'est l'aventure. Nous avons tous peur de se lancer dans cette aventure». Laconférence sur la problématique du foncier que M. Brahiti, ex-ministre duBudget, a présentée dans l'après-midi a bel et bien montré la lourdeur de cedossier. Selon le conférencier, «le problème du foncier est des plus grave etirritant qui soit. Il s'agit de ressource non renouvelable et il est doncdifficile de maîtriser cet espace. Malgré les efforts déployés, on ne peut pass'empêcher de coordonner entre les objectifs des textes de loi et la réalité duvécu».  Pour donner un aperçu sur l'état des lieux,le même intervenant fera remarquer que le portefeuille foncier de l'Etat est leplus disponible. Celui du privé est insignifiant. Depuis l'indépendance, une superficiede 100.000 ha de terrain a été mise à la disposition de l'investissementindustriel et autres projets dans le secteur de l'habitat. Cependant, malgré laforte demande, la moitié des lots n'est pas exploitée soit pour des problèmesde régularisation ou autres. Une chose est sûre, toutes ces potentialités sontgelées et nécessitent donc une stratégie à court et à long terme pour assurerleur bonne gestion. Il existe d'autre part entre 600 et 700 ha d'actif résiduelplus l'actif excédentaire qui représente les entreprises publiques économiques(EPE).  Dans ce cadre, M. Brahiti annonce qu'undécret exécutif est en préparation pour la récupération de tous ces terrainsinexploités et leur reconversion dans des projets utiles. Quant à la solution àlong terme, il est prévu l'instauration d'une nouvelle organisation avec toutesles conditions réunies pour la mise en place d'un marché du foncier, sachantqu'actuellement le prix du m² n'est plus administré mais arrêté selon le coursdu marché. Le conférencier annonce dans ce contexte l'existence de plusieursprojets de décret dont un pour l'application de l'ordonnance fixant lesconditions de cession de terrain où il est question de cession de terrains auxenchères publiques ou le gré à gré.  L'autre projet de décret est relatif à lacréation d'une agence foncière d'intermédiation et régulation foncière dont lamission principale est la gestion du portefeuille foncier et la constitutiond'une banque de données sur les terrains publics et privés. Le troisième projetde décret, présenté la semaine dernière devant le Conseil du gouvernement,consiste en la création du CALPI REF, le CALPI de régulation foncière qui seraprésidé par le wali et vient renforcer l'actuel CALPI et aussi réhabiliter etconforter sa mission.


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