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Investissement : La part des allocations en actions au plus haut depuis 11 mois



Les investisseurs professionnels ont porté en janvier la part des actions dans leurs portefeuilles à son plus haut niveau depuis près d'un an, montre jeudi l'enquête mensuelle de Reuters sur les allocations d'actifs, la majorité d'entre eux estimant que la correction est arrivée à son terme.
L'enquête, menée entre le 14 et le 30 janvier auprès de 44 gestionnaires d'actifs et responsables de stratégies d'investissement en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, montre que l'exposition aux actions des portefeuilles globaux équilibrés a été portée à 48,5%. Il s'agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis février de l'an dernier; en décembre, la part des actions n'était que de 47,2%.
"Il est clair que décembre a été un mois terrible pour les investisseurs en actions dans le monde mais ce repli marqué a rendu les valorisations plus attractives", explique Peter Lowman, directeur des investissements d'Investment Quorum, à Londres. Soixante pour cent des gérants interrogés qui ont répondu à une question supplémentaire ont jugé que la phase de baisse des actions mondiales qui a marqué la fin de l'année dernière était terminée. L'indice large américain Standard & Poor's 500, qui a connu en 2018 sa plus mauvaise performance depuis la crise financière de 2007-2009, a repris plus de 10% depuis son plus bas du 26 décembre. Conséquence logique du retour en grâce des actions: la part des obligations dans les portefeuilles a été ramenée à 39,1% en moyenne, contre 39,5% en décembre. Celle des liquidités est toutefois remontée à 6,2% contre 6,1%, soit au plus haut depuis novembre 2016, ce qui suggère que les investisseurs n'ont pas encore repris totalement confiance dans le potentiel de hausse des actions.

Prudence sur les actions européennes
"Nous entamons 2019 avec une attitude constructive sur les actions mais nous avons réduit nos positions surpondérées car nous nous attendons à une prudence accrue sur les perspectives au fur et à mesure que nous avancerons dans l'année", a dit Trevor Greetham, responsable de la gestion multi-actifs chez Royal London Asset Management. Parmi les évolutions marquantes mises en évidence par l'enquête de janvier figure la diminution du poids des actions européennes dans les allocations. Un recul à rapprocher des multiples signes récents de ralentissement de la croissance, en Allemagne et en Italie entre autres. "Nous avons accru notre sous-pondération de l'Europe car les indicateurs économiques en Europe ont été plus mauvais qu'attendu et les risques politiques augmentent", dit Trevor Greetham. Pour l'instant toutefois, ce mouvement ne se traduit pas par des allocations accrues en faveur des actifs nord-américains. "Les valorisations des actions mondiales restent raisonnablement attractives (...) Il est à noter que cela se produit sur fond d'incertitudes persistantes sur le commerce entre les Etats-Unis et la Chine et de détérioration des perspectives bénéficiaires des entreprises pour 2019", explique Thomas McDonald, gérant de Russell Investments. "De ce point de vue, on voit mal comment justifier une position autre que neutre." Pour Alan Gayle, président de Via Nova Investment Management, "maintenant qu'il est peu probable que la Fed relève ses taux à brève échéance, le plus gros risque pour l'économie et les marchés, ce sont les tensions commerciales avec la Chine". "En cas de progrès, les cours des actions, notamment internationales et des marchés émergents, devraient en profiter. On l'espère mais on attend des résultats avant de s'engager et de modifier nos allocations de fonds." Mustapha S.


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