Algérie

Investissement à Boumerdès : La relance à l'ordre du jour



Sitôt les assises nationales sur l'investissement terminées, les pouvoirs publics passent à l'étape supérieure à l'effet de relancer l'économie nationale. Maintenant que le constat est fait, place aux actes et aux visites de terrain afin de lever les entraves à l'origine du blocage des projets industriels.C'est dans cette optique que le ministre d'Etat, médiateur de la République, a effectué, samedi dernier, une visite dans la wilaya de Boumerdès. Présenté comme un des hommes de confiance du Président, Brahim Merad s'est rendu dans quatre zones d'activité et de dépôt (ZAD) de la région. La première halte de son long périple a été observée à Naciria, une localité où plus de 30 opérateurs peinent à entamer leurs projets à cause des embûches bureaucratiques. La visite a permis de libérer deux opérateurs ayant fait leurs preuves en termes d'investissement.
Le ministre a assisté au premier coup de starter de la chaîne de production de l'Eurl Haddak import-export. Une entreprise spécialisée dans la fabrication du ciment colle et dérivés, des produits dont l'utilisation a nettement augmenté à travers le pays. «On pourrait en produire 300 000 tonnes /an, dont 46 000 tonnes sont destinées à l'exportation vers l'Espagne», précise son gérant, Haddak Rafik, qui a obtenu à l'occasion l'autorisation d'exploitation. «Nous avons signé un contrat avec notre partenaire espagnol CAPA. Et c'est lui qui se chargera d'exporter nos produits de l'Algérie vers certains pays africains et arabes», se félicite-t-il, ajoutant que la matière première est 100% algérienne.
Réalisé pour un coût 7 millions d'euros sur fonds propre, l'investissement fait partie des 402 projets industriels achevés, mais non opérationnels évoqués récemment par le chef de l'Etat. L'activité a démarré avec 105 employés, mais les effectifs sont appelés à augmenter au fil des mois pour atteindre 160 d'ici fin 2022. A entendre M. Haddak, son patron, on se rend compte à quel point il est difficile de monter un projet en Algérie. «J'ai mis quatre ans à courir pour avoir le permis de construire et près de deux ans pour raccorder l'usine au réseau électrique, le réseau d'assainissement et le gaz.
L'électricité uniquement m'a coûté près de 3,5 millions de dinars. Cela sans compter les redevances du terrain qui passeront bientôt de 500 000 à 5 millions de dinars par an», souligne-t-il. Malgré les difficultés, ce patron qui «veut apporter sa contribution au développement du pays» ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.
Le complexe sera renforcé, selon lui, par une unité de broyage et de tri ainsi qu'un centre de logistique afin d'augmenter le volume des exportations. Avant de repartir, M. Merad a délivré le permis de construire au patron de la société algérienne des grandes constructions (SAGC) pour étendre ses activités. Cette entreprise, qui emploie plus de 700 personnes, attend ce fameux document depuis 2005.
L'entreprise dispose d'autres filiales, dont les produits sont exportés vers l'Europe, le Bangladesh et le Niger. Une fois achevée, l'usine de Naciria fabriquera 10 000 unités d'atalus/mois. Mais la délégation ministérielle n'a pas tout vu. Sur 38 projets prévus dans la ZAD de Naciria, seulement six unités industrielles sont en activité, alors que neuf autres ont mis la clef sous le paillasson.
Comme partout ailleurs, beaucoup de promoteurs attendent l'obtention du permis de construire ou l'acte de concession pour pouvoir lancer leurs projets. Après Naciria, le ministre a visité une chocolaterie à Ouled Moussa et une unité d'alliage de robinets à Khemis El Khechna auxquelles il a remis des décisions en vue d'étendre et diversifier leurs activités.
A Hammadi, il a délivré l'autorisation d'exploitation à Sarl Cogécan, une unité de fabrication de MDF et mélamine flambant neuve érigée sur un terrain privé. Son gérant affirme avoir dépensé plus de 13 milliards de centimes pour monter l'usine, ajoutant que le gros de la production est destiné à l'exportation.
Au cours de la visite, nous avons appris que des dizaines d'autres opérateurs à travers la wilaya attendent l'obtention de l'autorisation d'exploitation pour entamer leur activité ou se conformer à la réglementation. Nous y reviendrons.
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