Algérie

Investir en Afrique



Investir en Afrique
L'Algérie est devenue ces derniers mois la plaque tournante de nombre de chefs d'Etat ou de gouvernement africains. Tout à tour, ceux-ci font les yeux doux aux hommes d'affaires algériens dans l'espoir de les convaincre d'investir dans leurs pays.Dernier en date : le président béninois, Thomas Boni Yayi, a mis en exergue, lundi dernier à Alger, les opportunités d'investissement qui s'offrent aux opérateurs économiques algériens, du secteur privé particulièrement, au Bénin. «Les opportunités d'investissement existent. Il y a d'énormes possibilités d'investissement au Bénin. Les investisseurs algériens, notamment du secteur privé, sont les bienvenus», a déclaré le président Boni Yayi lors d'un forum économique algéro-béninois organisé à l'occasion de sa visite d'Etat.Hormis la présence du groupe public Sonatarch dans l'industrie pétro-gazière, l'Algérie n'a pas encore déployé son secteur privé sur le continent africain, pourtant un bon relais de croissance pour les investissements algériens, notamment pour certains secteurs saturés ainsi que pour les matières premières.Longtemps interdites par la législation d'investir à l'international, les entreprises algériennes privées, considérées avec méfiance, peuvent désormais le faire en faveur de nouvelles réglementions de la Banque d'Algérie autorisant les entreprises algériennes publiques et privées à investir à l'étranger. Cela dit, le nouveau règlement, salué par certains patrons algériens et critiqué par d'autres, formule un certain nombre de conditions jugées très restrictives.La première condition stipule que l'investissement doit d'abord s'effectuer dans un secteur en relation directe avec l'activité principale en Algérie ; la deuxième exige que la société soit exportatrice et qu'elle mène l'opération avec ses propres fonds sans recours aux crédits bancaires. Outre le respect d'un plafond de l'investissement, la Banque d'Algérie exige également des investisseurs algériens à l'étranger de détenir une part minimale de 10% du capital de la société étrangère.Les revenus générés par l'investissement réalisé à l'étranger doivent être rapatriés en Algérie sans délai. Signe du décalage entre une loi rigide, le discours officiel et la réalité du terrain, l'initiative privée tournée ces dernières années vers l'Afrique reste bloquée. C'est le cas de la Nouvelle conserverie algérienne (NCA-Rouiba) qui n'a pas été autorisée par la Banque d'Algérie à transférer des devises pour financer ses investissements en Afrique.L'opérateur privé compte exploiter cinq unités de transformation de fruits et légumes dans le cadre d'un contrat de location/gérance avec l'Etat béninois. Même mésaventure pour le groupe Cevital, premier groupe privé d'Algérie, dont la volonté d'investir dans les pays de la Corne de l'Afrique (Djibouti, Ethiopie et Soudan) bute sur l'interdiction de la Banque centrale. A l'inverse de l'Algérie, les banques, les promoteurs immobiliers et les industriels du voisin marocain sont très actifs en Afrique de l'Ouest et Centrale depuis déjà plusieurs années.




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