Inventaire de stocks

C'est parti, hésitant entre Riyad et l'Eriad, le FMI et Moscou, l'Algérie va finalement emprunter de l'argent à la Chine pour financer des projets, a annoncé le ministre du Commerce.On le sentait et on y pensait, le gouvernement l'a fait. Pour résumer donc, l'après-Bouteflika sera d'une grande gaîté ; le Président partira en laissant des dettes, pas de libertés, une justice mafieuse, un personnel politique analphabète et corrompu ainsi qu'un immobilisme bureaucratique sévère. Ce n'est pas vrai, le Président aura aussi laissé quelques logements, pas de grands hôpitaux mais des routes, pas d'usines mais quelques stations de dessalement d'eau de mer et une mosquée géante capable d'accueillir les fidèles de Jupiter et Neptune, voire des galaxies voisines.Oui, il laissera aussi le FLN en l'état, de la pomme de terre, des bureaux du FCE un peu partout, une Clio, peut-être un frère, des comités de soutien, un syndicat unique et un Sidi Saïd, même s'il faut reconnaître qu'il les avait trouvés avant d'arriver. Dans cet inventaire non exhaustif, il faut ajouter des centaines de milliers de policiers, des barrages dans les villes, de la violence urbaine, des entreprises publiques fermées, une facture d'importation astronomique et un euro à 200 DA.Petit cadeau de départ, il laissera le pays sans DRS mais avec Ouyahia, sans Belkhadem mais avec Mezrag, sans industrie mais avec Haddad. Reprenons. Nous sommes en 1999, les prix du pétrole entament une longue ascension quasi-continue vers les 100 dollars. Tout est à faire et les Algériens sortent, épuisés mais ravis, d'une longue guerre contre le terrorisme. Tout était possible, 800 milliards d'opportunités, 30 millions de candidats. Maigre résultat, inversement proportionnel à la croissance personnelle du vice-président de l'Assemblée. Seule bonne nouvelle, en partant, le Président laissera une possibilité. Celle de tout réessayer.