Algérie

Invectives et menaces pour exorciser l'isolement diplomatique



L'isolement diplomatique de Washington sur la question de la ville d'El Qods, déclarée unilatéralement par Donald Trump comme capitale d'Israël, s'est nettement vérifié lundi dernier au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. La représentante a dû faire usage du droit de veto pour bloquer l'adoption d'une résolution rejetant l'initiative américaine et appelant à son retrait, ayant eu l'approbation des quatorze autres Etats membres de l'instance onusienne.Une preuve encore plus manifeste de l'isolement américain sera probablement administrée aujourd'hui sous la forme d'un vote qui s'annonce massivement positif par l'assemblée générale de l'ONU sur un projet de résolution similaire par son contenu à celui qui a provoqué le veto américain au Conseil de sécurité. Ce qui évidemment fait écumer l'administration américaine dont l'ambassadrice s'est répandue en invectives et menaces contre tous les pays qui «osent» voter des textes qu'elle qualifie comme «une insulte et un camouflet» que l'Amérique n'oubliera pas. A leur endroit elle a lancé une campagne d'intimidation consistant à leur faire savoir que les Etats-Unis «noterons les noms» de tous ceux qui émettront un vote critique du choix américain. Ce qui sous-entend clairement que Washington prendra des mesures de rétorsion à leur encontre. La question se pose alors de savoir combien vont être les Etats à courber l'échine de crainte d'une sanction américaine.
L'attitude américaine ne fait que souligner le refus de Washington d'un autre ordre mondial que celui qui se plie à ses volontés. Dès lors que celles-ci sont contestées l'Amérique tempête et menace que seules ses décisions ont valeur de légalité internationale. Elle n'épargne en cela ni les pays qu'elle met dans la liste de ses ennemis déclarés et constant ni ceux qui sont ses alliés mais désapprouvent son initiative sur El Qods au motif qu'elle jette de l'huile sur le feu du conflit israélo-palestinien. Autant dire que Washington s'en prend au monde entier et le somme de cesser de dénoncer sa décision. En quoi alors les Etats-Unis seraient moins dangereux pour la paix mondiale que la Corée du Nord qu'ils présentent comme tel parce qu'elle ne se conforme pas à la légalité internationale en faisant fi des résolutions onusiennes.
Certes, Washington a rendu caduc le projet de résolution débattu au Conseil de sécurité en lui opposant son veto et celle que votera probablement l'assemblée générale n'aura pas d'effets contraignants pour elle. Mais l'Amérique se révèle par son isolement comme étant perçue en tant que puissance de laquelle l'ordre international dont l'ONU est censée être la source et le garant n'a rien à attendre. Malgré les menaces américaines, les Nations unies le confirment de plus en plus franchement et ouvertement par les courageux votes qu'elles émettent. Donald Trump et son ambassadrice auprès de l'ONU ont beau tempêter et menacer, la vague de contestation soulevée par leur prétention à continuer à régenter unilatéralement les affaires de la planète ne fait qu'enfler et s'amplifier même dans les pays qui jusqu'alors n'y trouvaient rien à redire et y voyaient même une assurance pour la sécurité du Monde.


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