Algérie

Intrigue de palais Edito : les autres articles


Intrigue de palais                                    Edito : les autres articles
Le projet de loi portant régime électoral soumis à la présente session d'automne de l'Assemblée populaire nationale a fait sortir de leurs tanières les formations politiques composant la majorité parlementaire et se réclamant de la majorité présidentielle. Fortes de leur poids numérique au Parlement en termes de voix, chacune des trois formations de l'Alliance présidentielle ' Front de libération nationale (FLN), Rassemblement national démocratique (RND) et Mouvement de la société pour la paix (MSP) ' tente de peser sur le cours du débat pour défendre les intérêts de leurs partis respectifs. Une des dispositions qui promet un débat chaud et un vote serré dans le cas où elle sera soumise au vote, en l'état tel que présenté dans le projet gouvernemental : l'incompatibilité de la fonction exécutive de ministre avec l'acte de candidature.
Le ministre-candidat à un poste électif au niveau du Parlement est sommé de rendre le tablier pour pouvoir briguer les suffrages populaires. Les réactions des partis à cette disposition diffèrent selon l'éventail des postes occupés au sein de l'Exécutif et, de manière plus globale, de leur poids sur l'échiquier politique qui surdétermine leur position au c'ur du pouvoir ou à sa périphérie en tant que faire-valoir. La montée au créneau du FLN, qui tente de faire barrage à cette disposition qui l'amputera, si elle est votée, d'un cadre décisionnel où le parti est copieusement représenté par une pléiade de ministres en charge de plusieurs portefeuilles, ne trompe personne. Le FLN tire sa force de cette idéologie du système du parti unique associant dans la conscience collective le parti à l'Etat.
Se présenter aux élections législatives sans cette carte de visite racoleuse qui vaut tous les programmes pour un électorat peu sensibilisé et formaté à la culture de l'Etat-FLN dont il n'est pas encore parvenu à se défaire, surtout dans les campagnes même à l'ère du multipartisme, c'est courir un gros risque. C'est ce qui explique l'activisme du FLN pour faire échec à ce qui est certainement considéré, à l'intérieur de cette formation, comme un complot contre le parti pour l'affaiblir politiquement et électoralement. Il est vrai que stratégiquement, cet amendement en a surpris plus d'un dans la mesure où, officiellement, le FLN est toujours un parti au pouvoir et du pouvoir, majoritaire dans les assemblées locales et première formation politique au Parlement en termes de sièges, ce qui lui confère une position confortable au sein de la majorité parlementaire.
Bien plus, est-il besoin de rappeler, par ailleurs, que le président d'honneur du parti n'est autre que le président Bouteflika ' Ce parti est-il donc en disgrâce dans les sphères du pouvoir pour lui couper aussi brutalement les ailes à la veille des échéances législatives ' Cette redistribution des cartes préfigure-t-elle une recomposition du champ politique à l'intérieur du système ' Si cette hypothèse est sensée, où le pouvoir trouvera-t-il la force politique de substitution au FLN ' Dans l'agrégation des autres forces politiques proches du pouvoir ' A défaut, cette formation est-elle à créer ' On a bien créé en quelques semaines un parti politique, le RND en l'occurrence, qui est devenu la seconde formation politique du pays !
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