Algérie

Intrigue



Intrigue
Amar Saâdani persiste et signe : Bouteflika est candidat, a-t-il assuré hier encore, pendant que le chef de l'Etat, lui, maintient le suspense. De son côté, Sidi-Saïd réitère son appel à une candidature du "moudjahid Bouteflika" pour un quatrième mandat, pendant que Louisa Hanoune, pour sa part, invite le "candidat" à sortir de son mutisme.L'appel de la patronne du PT est sans doute le plus raisonnable car un président, ça doit parler à son peuple, en toute circonstance. Mais c'est celui qui a le moins de chance d'être entendu, même si les autres, Saâdani, Sidi-Saïd, Benyounès et Ghoul devront aussi patienter. Bouteflika ne parlera pas de sitôt. On ne sait pas s'il est capable de prononcer une éventuelle déclaration de candidature, debout, devant un pupitre, comme le font, de par le monde, tous les candidats à la présidentielle, mais là n'est pas le problème : l'homme aime cultiver le mystère, autant que faire se peut. Comme il l'avait fait en 2004 puis en 2009, sans être aussi malade, il laissera les Algériens dans l'ignorance de ses intentions, histoire de réduire les marges de manœuvre de ses adversaires, jusqu'à la dernière minute. Le mystère, c'est son arme. À la guerre comme à la guerre, dit l'adage. Sauf qu'une élection présidentielle, ce n'est tout de même pas une guerre. À moins que...C'est connu, Bouteflika affectionne la ruse, en use, en abuse même. Au point où certains n'hésitent pas à dire qu'elle lui tient lieu... d'intelligence. On est tenté de les croire, à voir l'homme se murer dans ce silence interminable, se refusant à dire aux Algériens s'il compte ou non briguer un quatrième mandat. Car on se le demande : comment peut-on comprendre qu'un Président en exercice depuis 15 ans fasse le choix de cacher à son peuple ses projets les plus immédiats, d'autant qu'ils engagent l'avenir proche et lointain du pays ' La réponse est pourtant simple : quand on a été élevé dans la culture de l'intrigue, on y est pour la vie. Et dans cette culture là, le plus intrigant est le meilleur.Si l'on en croit Saâdani, l'intrigue pourrait poursuivre encore l'Algérie pour les cinq années à venir.NomAdresse email




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