Algérie

Intouchable mouton !



Intouchable mouton !
A. LemiliÀ mesure que l'Aïd approche, à l'est du pays et plus particulièrement dans la wilaya de Constantine et celles qui lui sont limitrophes (Oum El Bouaghi, Mila, Skikda, Guelma), les maquignons n'en sont que plus ragaillardis face à l'attitude des acheteurs qui considèrent que la meilleure des stratégies serait d'attendre le dernier jour et dans le meilleur des cas l'avant-dernier pour acheter pas cher considérant qu'entre-temps, les premiers cités auront des inquiétudes à se faire quant au risque d'une mévente à grande échelle.Sauf que les potentiels acheteurs ne sont pas les seuls à cogiter de cette manière, car en ce qui les concernent les propriétaires de grands troupeaux pour ne pas dire des intermédiaires savent pertinemment que plus leurs vis-à-vis adopteront cette attitude et plus seront importants les bénefs sachant qu'aux derniers jours le mouton s'écoulera à un prix majoré jusqu'à en obtenir un bénéfice plutôt inattendu.De la ville de Zirout-Youcef à celle d'Aïn Abid en passant bien entendu par celles de Aïn Smara et Khroub, les souks impromptus, parce que non réglementés, alignent des troupeaux impressionnants par le nombre de têtes et surtout le gabarit de l'animal. Mais «si la bête remplit les yeux, il y a un effet inverse qui ne vide pas seulement les poches, mais même ce qui est jalousement thésaurisé depuis des mois», nous dira un acheteur à hauteur de la plaine de Baaraouia (commune du Khroub) où peut être remarquée une très forte concentration de maquignons.L'avantage sur les lieux évoqués reste que l'acheteur a une marge de man?uvre très réduite pour la négociation et pour cause la fourchette proposée par les propriétaires «...il en va de 68 à 80 000 dinars... non négociables» et ces derniers de réciter la litanie habituelle consistant à dire les coûts d'entretien, de suivi vétérinaire, d'alimentation, de transport...À ce stade, nous n'avons remarqué, il y a quelques jours, que la désaffection effective des gens lesquels, pour une fois, font preuve de raisonnement cartésien et mettant de côté plus particulièrement chez les chefs de famille cette justification consistant à souligner que «...c'est surtout pour les enfants». Ledit complexe de culpabilité, vrai ou faux, étant désormais évacué d'un revers de main.Sur la route menant vers Aïn Abid, il existe de nombreuses fermes vers lesquelles s'orientent les acheteurs, généralement accompagnés de leurs enfants, et là, effectivement il est plus que possible de trouver des moutons plutôt «ordinaires» et à des prix abordables sauf qu'il faudrait reconnaître qu'ils ne le valent pas en réalité s'il était fait compte du rapport poids/prix. Les prix en question varient entre 38 et 60 000 dinars. «Croire en avoir pour son argent n'est en fait qu'une illusion», dira à haute voix un acheteur comme pour narguer le fermier. Quoique cette rodomontade faite, comme le dernier sursaut de la bête égorgée, ne résoudra en rien le choc fait au budget de la famille pour la pratique d'un rite qui, même obligatoire pour tout croyant en mesure de l'accomplir, n'en reste pas moins comme un véritable anachronisme.Qui aura le dernier mot entre acheteurs et éleveurs d'ici samedi prochain ' La réponse est claire, toute personne qui entreprend de démarcher les souks est un potentiel acheteur et plus celle-ci mettra du temps à se décider et plus elle risquera d'en payer le prix. Non seulement sur le plan pécuniaire, mais sur la qualité même de la bête pour la simple raison que les premiers arrivés sont en général les mieux servis.A. L.




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