Après une absence de quelques années, Hachemi Imedyazen reprend son mandole et sollicite sa voix pour proposer un nouvel album de belle facture artistique, déjà disponible sur le marché en ce début de printemps.Déclinée en sept chansons, l'œuvre allie un texte qui produit du sens et une musicalité raffinée. Le tout servi dans une synchronisation qui ne lasse pas son auditeur. L'intitulé de l'album Rêves et Espoir résume, à bien des égards, son contenu, bien que le refrain de Barkayi, la première chanson, pourrait suggérer un sentiment de renoncement, voire de démission définitive, sur fond de fatalité. Ce n'est pas le cas, dans la mesure où l'espoir (assirem) prend le dessus au cœur de l'album avant de laisser le rêve (targuit) se charger de bercer âme et sentiments dans une partie sentimentale ouverte au gré des déceptions et des satisfactions. Entre les trois haltes sentimentales (Barkayi, Assirem, Targuit), Hachemi Imedyazen jugea utile de remettre au goût du jour Tussad (Elle est venue), une chanson produite antérieurement et qui demeure, manifestement, très appréciée parmi les fidèles de l'artiste. Autrement dit, Tussad continue toujours d'être bien accueillie. Dans ce nouvel album, Tussad a bénéficié d'un arrangement musical différent de sa version initiale. L'introduction de nouvelles sonorités n'a pas altéré, cependant, le texte et son esprit. Akwid Tura ! (réveille-toi maintenant !) se veut une interpellation du poète au long cours quand ce dernier perdait ce qui faisait ses armes : raison, discernement, lucidité”'appelé ainsi à se réveiller, le vieux «amedyaz» n'arriva plus à saisir la portée du message que lui tenait son entourage social, jusqu'à croire à une irrémédiable rupture dans ses relations avec son environnement. D'où, par ailleurs, ce dialogue dans Akwid tura, qui tente de dissiper l'incompréhension qui s'est installée entre les deux parties. Peine perdue : le malentendu est parti pour durer tant les deux parties ont deux visions opposées des choses. Ichkfan, qui peut signifier, ici, «les restes» ou les «traces», pose des questionnements liés à la transmission et à la continuité dans toute construction – personnelle ou collective –, qui passe inévitablement par l'accumulation des œuvres.Véritable plaidoirie pour «le construire- ensemble», Imedyazen taquine, à travers Ichkfan, le vide qui n'est point supportable, comme il invite à brimer tous les égoïsmes, hélas, de plus en plus prononcés dans la société algérienne dans sa globalité. Rêves et Espoir (éditions Mélodie) de Hachemi Imedyazen mérite écoute et méditation !
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Posté Le : 28/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K B
Source : www.lesoirdalgerie.com