Intifadha palestinienne

En interpellant le président palestinien Mahmoud Abbas en lui demandant d'agir pour faire cesser la révolte populaire qui embrase la ville d'El Qods et le reste de la Palestine occupée, les voix officielles qui se sont élevées à cet effet ont clairement affiché leur parti pris pro-israélien. En s'adressant au président palestinien, elles démontrent en effet qu'elles partagent le point de vue formulé et soutenu par Benyamin Netanyahu et son cabinet que c'est l'Autorité palestinienne qui serait derrière le mouvement de révolte de la population palestinienne.Aucune n'a pointé la responsabilité de l'Etat sioniste dans l'explosion de colère qui secoue la Palestine. Toutes savent pourtant que la colère des Palestiniens a pour cause l'occupation israélienne et les agressions et humiliations qu'il en résulte pour la population des territoires occupés dont la frustration est d'autant plus vive qu'elle constate que la communauté internationale a manifestement baissé les bras et laisse faire Israël ce qu'il veut contre elle. Pour aussi démunie qu'elle soit en moyens de résistance face aux provocations humiliantes et à la répression effrénée qu'elle subit de la part de la soldatesque et de la police de l'occupant sioniste, la population palestinienne entend ne pas abdiquer et se soumettre au fait accompli de l'occupation de ses territoires même en sachant qu'elle en paiera le prix fort en pertes humaines.Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne ne sont pour rien dans la révolte qui fait que des adolescents et des jeunes Palestiniens s'attaquent avec des moyens dérisoires à l'ennemi occupant. Nul n'ignore que le président palestinien et l'autorité qu'il préside ont perdu l'écoute et la confiance des Palestiniens pour avoir persisté dans la quête d'une solution au conflit israélo-palestinien à travers un processus de négociations de paix dont le contenu et la finalité se résument à la légalisation des exigences de l'Etat sioniste.La révolte qui unifie les rangs du peuple palestinien est tout à la fois acte de résistance contre l'esprit de reddition auquel Israël et ses alliés veulent l'amener à adopter et l'expression de sa défiance à l'égard de ses dirigeants dont le « pacifisme » a conduit sa cause nationale dans l'impasse où elle se trouve présentement faisant que la communauté internationale est de moins en moins réactive à la situation qui en est la conséquence.Mahmoud Abbas se déconsidérait absolument et irrémédiablement s'il appelle d'une façon ou d'une autre son peuple à mettre fin à son soulèvement. Il n'est pas sans savoir que cette révolte est le sursaut de son peuple qui constatant l'échec et l'impuissance de l'autorité qu'il préside a opté pour la revivification de la résistance palestinienne contre la politique du fait accompli qu'Israël cherche à faire admettre au monde entier. Sa révolte contraint l'Etat sioniste à se dévoiler pour ce qu'il est : une entité construite sur le racisme, le déni au peuple palestinien de tout droit à remettre en cause l'occupation de ses territoires et à revendiquer la création d'un Etat national sur ces territoires, qui pour parvenir à l'empêcher recourt aux méthodes que tous les fascismes et dictatures ayant sévi dans le monde ont employées : les massacres, la ghettoïsation, les punitions collectives et les emprisonnements de masse. Des méthodes qui terrorisent certes mais que les peuples qui en sont victimes ont toujours fini par vaincre.