De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
Jeudi dernier, la situation s'est dégradée et la tension est montée d'un cran quand les 600 travailleurs de Batimetal, en grève depuis le 19 octobre, ont fermé la route au niveau de la localité de Bargouga, à quelques dizaines de mètres de leur direction générale. La route très fréquentée du fait de la proximité du complexe sidérurgique d'El Hadjar et reliant la localité de Sidi Amar à H'djar Eddis a été entièrement fermée à la circulation vers 8 h du matin. Les ouvriers du complexe sidérurgique ArcelorMittal, des lycéens, des écoliers, des passagers, des bus et des camions ont dû rebrousser chemin pour faire un grand détour de plusieurs kilomètres avant de rejoindre leur destination. La situation est restée telle quelle avec cependant un dispositif de sécurité déployé autour du barrage dressé par les grévistes. Le chef de daïra d'El Hadjar, dont dépend territorialement la localité de Bargouga, s'est déplacé sur les lieux pour demander aux protestataires de désigner une délégation avec laquelle il pourrait discuter, mais ces derniers lui ont signifié qu'il n'est pas un interlocuteur valable pour négocier la plateforme de revendications (voir notre édition du 24 octobre consacrée au mouvement de grève) et qu'ils voulaient discuter avec le P-DG de Batimetal. Vers 13h30, le Groupe d'intervention rapide de la Gendarmerie nationale (GIR) d'El Hadjar a investi les lieux se positionnant aux points stratégiques et attendant les ordres. Une heure plus tard, l'intervention a eu lieu, les gendarmes ont chargé à coups de grenades lacrymogènes et de matraques, les ouvriers qui tentaient malgré tout de résister pour maintenir le barrage ont été délogés de force. On dénombre 8 blessés dont un jugé dans un état grave et évacué vers l'un des hôpitaux de la région. Quinze travailleurs de la section syndicale (UGTA) ont été arrêtés et emmenés par la gendarmerie vers le groupement d'El Hadjar pour être, plus tard, transférés à la brigade de Aïn Berda, daïra située à 30 km du chef-lieu de wilaya. Entendus par les enquêteurs de la brigade pendant près de 3 heures, les ouvriers ont finalement été relâchés vers 19h30. Leurs collègues, qui les avaient suivis jusqu'à cette daïra, étaient restés dehors devant les locaux de la brigade pour protester contre ces arrestations qu'ils jugent arbitraires. «Nous avons entamé une grève il y a 8 jours, 8 jours qu'on crie, qu'on gesticule, qu'on appelle, qu'on écrit et personne ne nous a prêté attention et maintenant qu'on a barré la route pour demander nos droits, on nous embarque comme de vulgaires bandits, nous sommes des travailleurs, et nous n'avons fait que revendiquer nos droits, selon le code du travail. Mais cela ne va pas finir, nous reviendrons et nous reviendrons encore jusqu'à ce que toutes nos revendications soient satisfaites. Si c'est comme ça, nous aussi nous avons beaucoup de choses à dire sur la gestion de cette entreprise, et nous ferons des révélations au moment opportun», nous a déclaré hier un membre du syndicat.
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Posté Le : 29/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M R
Source : www.latribune-online.com