Algérie

Intervention française : les risques d'enlisement au Mali sont entiers (experte)



Intervention française : les risques d'enlisement au Mali sont entiers (experte)
Les risques d'enlisement des troupes françaises au Mali sont entiers et il faudra observer la réaction des Maliens devant une présence française "prolongée" dans leur pays, a estimé une experte à l'Institut français des relations internationales (IFRI), Mansouria Mokhefi.
"Une fois passé l'enthousiasme avec lequel cette intervention est accueillie, il faudra alors observer la réaction des Maliens devant une présence française prolongée", a-t-elle indiqué dans un entretien jeudi à l'APS.
Selon la responsable du programme Moyen-Orient/Maghreb à l'IFRI, l'opération Serval déclenchée le 11 janvier "ne sera pas limitée à une intervention aussi réussie puisse-t-elle être". "Une présence française sur le terrain va devoir s'établir dans l'ancienne colonie française plus de cinquante ans après l'indépendance", a-t-elle dit.
Après avoir déclaré s'être engagée pour répondre à l'appel d'aide des autorités maliennes pour "contrer la progression" des groupes terroristes vers le Sud du Mali, la France a attaqué des bases arrières de la nébuleuse islamiste dans le Nord du pays avant d'engager des troupes au sol.
"Les autorités françaises ont clairement fait savoir qu'il s'agissait de stopper la progression des islamistes mais aussi et surtout de 'liquider' le terrorisme dans la région", a rappelé Mme Mokhefi selon qui il est "bien évident" que les frappes aériennes ne suffiront pas et qu'un déploiement au sol devienne envisageable.
A ses yeux, l'opération française est intervenue dans un calendrier qui a été bouleversé par l'offensive terroriste qui a pris de court tout le monde, alors que les plans de préparation, formation et de mise à niveau de l'armée malienne étaient en cours et que les projets concernant une intervention de la CEDEO étaient élaborés.
"Un relais est toujours considéré mais étant donné les moyens limités et les capacités déficientes des forces africaines (engagées), le rôle de la France va demeurer prééminent", a estimé l'experte en relations internationales.
Interrogée sur les répercussions de cette intervention française sur la sécurité dans la sous-région, elle a souligné que la sécurisation des frontières est un "problème récurrent" et que "la porosité de celles-ci est une faille permanente", mettant en garde contre les risques de "troubles" que feraient peser sur la région les terroristes qui, "fuyant le Mali, peuvent se réfugier de l'autre côté de la frontière".


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)