Algérie

Intervention du chef de l'Etat français hier à Alger Le clair-obscur de Sarkozy



Le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy a affirmé hier à Alger, devant les chefs d'entreprises algériens et français, qu'il était venu pour « bâtir entre nos deux peuples un avenir de solidarité partagée ». «Je suis venu à Alger pour parler d'avenir », a-t-il déclaré devant les entrepreneurs du MEDEF et du FCE, qui avaient organisé durant toute la journée une rencontre consacrée aux problèmes qui freinent les investissements directs des Français en Algérie. Pour le chef de l'Etat français, «il est vrai que l'Algérie et la France sont depuis longtemps des partenaires stratégiques. Et cette relation économique est exceptionnelle», mais la «position (de la France) n'est pas un droit acquis», a-t-il dit, car «l'Algérie est un pays libre, indépendant, qui décide librement» et la France «respecte ses choix et ses décisions», a-t-il affirmé. Le président français dira qu'il était convaincu depuis toujours que pour bâtir un avenir meilleur, on doit au contraire regarder le passé en face. Accompagné de Hamid Temmar, le chef de l'Etat français a préféré commencer son discours par un petit retour en arrière pour « dissiper » le brouillard qui s'est installé entre les deux pays après ce qui a été dit et écrit sur le « contentieux historique » qui empoisonne les relations bilatérales. « C'est le travail de mémoire que je suis venu proposer au peuple algérien », a déclaré Sarkozy, en soulignant clairement que « le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République: Liberté, égalité, fraternité ». Et de poursuivre: «Mais il est aussi juste de dire qu'à l'intérieur de ce système, il y avait beaucoup d'hommes et de femmes qui ont aimé l'Algérie, avant de devoir la quitter ». « Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long de la guerre d'indépendance qui a fait d'innombrables victimes des deux côtés », dira le président français, en soulignant qu'il veut honorer toutes les victimes. Sarkozy, qui rappellera que l'histoire des deux pays est faite d'ombre et de lumière, de passion et de sang, annoncera que « le moment est venu de confier à des historiens algériens et français la tâche d'écrire ensemble cette page d'histoire tourmentée pour que les générations à venir puissent, de chaque côté de la Méditerranée, jeter le même regard sur notre passé et bâtir sur cette base un avenir d'entente et de coopération ».  Le président français Nicolas Sarkozy a par ailleurs affirmé qu'il faut combattre «avec une détermination sans faille toute forme de racisme, d'islamophobie et d'antisémitisme». «En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute forme de racisme, toute forme d'islamophobie et toute forme d'antisémitisme», a déclaré M. Sarkozy. «Le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme ne s'expliquent pas, ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs. Il n'y a rien de plus semblable à un antisémite qu'un islamophobe. Tous deux ont le même visage, celui de la bêtise et de la haine», a-t-il ajouté. Le président français, qui a salué sur un autre chapitre la lutte des Algériens contre le terrorisme durant les années 90, s'est réjoui de la stabilité qu'a retrouvée notre pays ces dernières années sur tous les plans. Il appellera clairement les hommes d'affaires de son pays à investir en Algérie à cause de toutes les opportunités qu'elle offre aujourd'hui dans tous les secteurs. « Je crois en l'avenir de l'Algérie », a déclaré Nicolas Sarkozy, en soulignant que la France, qui a décidé d'investir quelque 5 milliards d'euros en Algérie, est un gage de la confiance qu'elle porte sur l'Algérie. Il soulignera à ce sujet que les grands contrats qui vont être signés aujourd'hui concrétisent « le partenariat d'exception » voulu entre Bouteflika et lui-même. Il s'agit des tramways d'Oran et de Constantine, la gestion du métro d'Alger, la maîtrise d'oeuvre d'une autoroute, une ligne ferroviaire, une usine pétrochimique, des barrages, des centrales thermiques. «Demain, je l'espère, le train à grande vitesse, Airbus, des centrales nucléaires», a-t-il poursuivi. Pour ce qui est du nucléaire civil, Nicolas Sarkozy a annoncé que la France et l'Algérie allaient signer mardi un «accord de partenariat» dans le secteur de l'énergie nucléaire civile. «Nous avons décidé, avec le président Bouteflika, de nous engager ensemble dans un autre grand chantier, un autre grand partenariat, celui de l'énergie nucléaire civile. Un accord sera paraphé devant nous pour concrétiser cette volonté», a déclaré M. Sarkozy. Nicolas Sarkozy fera savoir que les entreprises françaises seront toujours là et ce qu'elles vont faire dans notre pays est beaucoup plus important que ce qui a été fait. « Je sui venu pour construire ensemble, je ne suis pas venu pour la nostalgie », a conclu le président de la République française.


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