On croit quelque part qu'on pourra réaliser l'apaisement par les discours ou l'ordre public par les moyens de la force sécuritaire. Erreur sur les deux fronts. Si les émeutiers posent des questions, la solution ne se trouve pas chez les jeunes agents de l'ordre public. Sûreté nationale ou Gendarmerie nationale. Quand il y a émeutes, c'est déjà l'échec des pouvoirs publics.Quand les forces de l'ordre public interviennent, c'est l'échec qui est devenu une réalité, et qui se consolide. Cela signifie que le dialogue ne fonde plus la base de l'action stratégique quotidienne des pouvoirs publics.Il y a bien des institutions qui ont pour mission de recevoir, de dialoguer, de transmettre, de décider. Or il n'y a pas de dialogue. Il y a des institutions de souveraineté qui doivent veiller à ce que le dialogue soit une réalité à tous les niveaux. Toutes défaillantes' Quelle lecture en faire ' En tous cas, quelque part, il y a une défaillance. Quand il s'agit d'émeutes, les partis (presque tous les partis) ont tous démontré leur inaptitude à apaiser (ceci concerne les partis au pouvoir) ou à récupérer (ceci concerne les partis d'opposition). Même les candidats potentiels à la présidence ont préféré dans le cas de Ghardaïa se porter aux abonnés absents ou alors dénoncer les pouvoirs publics pour leur incompétence sans proposer eux-mêmes la solution. L'absence d'écoute traduit de l'indifférence et celle-ci est fatalement lue comme du mépris. Elle convainc les populations que les pouvoirs publics préfèrent recourir à la répression plutôt qu'à l'instauration du dialogue comme base de l'action quotidienne stratégique. Qu'est-ce qui peut rendre un chômeur extrêmement patient quand il voit que toutes les portes sont fermées devant lui ' Ça lui fait une belle jambe que de savoir que le taux de chômage a diminué. Cela fait également une belle jambe aux pauvres que d'apprendre que le nombre de pauvres a diminué. Les besoins ne sont pas de ceux qui peuvent procurer des incitations à la patience. Dans un pays qui a connu bien des déficits sur tous les plans, dépendant exclusivement des cours des hydrocarbures pour assurer sa sécurité alimentaire, sécurité médicale, de financement de son fonctionnement, il ne faudrait pas s'attendre à ce que la paix sociale soit éternelle.Il ne faudrait pas s'attendre également à ce que les frustrations socio-économiques permanentes ne se transforment pas en revendications politiques. Cela viendra quand les protestataires finiront par se convaincre qu'ils donnent des coups d'épée dans l'eau.
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Posté Le : 24/05/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N B
Source : www.lemaghrebdz.com