Algérie

Intersyndicale de l'éducation autonome de la fonction publique : La grève largement suivie dans le pays



Intersyndicale de l'éducation autonome de la fonction publique : La grève largement suivie dans le pays
A l'unanimité, les responsables des syndicats affiliés à l'IAFP ont refusé d'avancer des chiffres ou un quelconque taux de suivi, jugeant qu'il serait malhonnête et quasiment impossible d'établir une estimation dès aujourd'hui. « Nous refusons de polémiquer sur les chiffres avec le ministère de tutelle. » L'intersyndicale a eu des appréciations d'ensemble et nous avons établi une approche selon les échos qui nous sont parvenus des différentes wilayas du pays. Des échos très positifs », a indiqué M. Sadali, porte-parole du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF).De leur côté, les responsables du ministère n'ont pas perdu de temps. Ils ont, dans un communiqué rendu public, dressé un tableau du taux de suivi à l'échelle nationale, tous cycles confondus. D'après le département de Benbouzid, le taux de suivi au niveau du premier palier n'a pas dépassé 0,6% ; dans le cycle moyen, il avoisine 1,6%, alors qu'au secondaire il a atteint 26,60%. Battant en brèche ces estimations, M. Sadali a indiqué qu'à l'IAFP, les chiffres n'étaient pas importants, car le plus intéressant était la dynamique syndicale qui a été enclenchée. « Nul n'ignore que la rentrée sociale a été différée du fait du mois de Ramadhan. Hier, c'était pour nous le point de départ de notre combat pour arracher nos droits, nous avons ainsi choisi une date hautement symbolique pour afficher notre mécontentement », a souligné notre interlocuteur.Les responsables au sein de l'intersyndicale sont persuadés que cette grève et le rassemblement observé à hauteur du ministère de l'Education ne peuvent plus tromper l'opinion nationale et internationale sur le marasme qui règne au niveau de l'école algérienne. Hier également, une cinquantaine de cadres syndicaux ont pu atteindre le lieu de rendez-vous fixé par l'intersyndicale pour l'organisation d'un rassemblement. Un sit-in empêché, comme à l'accoutumée, par les services de sécurité qui ont tenté par tous les moyens de disperser la foule. Des enseignants ont été malmenés, leurs banderoles ont été confisquées et certaines ont été carrément déchirées. Quelques syndicalistes enseignants ont été interceptés par les policiers et sommés de rebrousser chemin. « Les policiers sont au rendez-vous, ils nous refusent l'accès aux alentours du ministère, ils saisissent nos banderoles, mais ils ne peuvent pas nous empêcher de parler », a soutenu un enseignant.Les travailleurs de l'éducation ont voulu montrer au grand jour leur mécontentement. Ils ont voulu, à travers cette première action, rendre visible cette situation et prendre à témoin l'opinion nationale, particulièrement les parents d'élèves. « Nous n'avons pas pour objectif de prendre les élèves en otage. Bien au contraire, nous nous battons pour l'amélioration de nos conditions de travail pour un meilleur rendement. Nous allons recourir à des actions plus radicales si la tutelle ne prend pas en considération nos doléances. Les parents ne doivent pas nous blâmer », fulmine un syndicaliste. Deux mots d'ordre revenaient particulièrement chez les grévistes : « Tous pour retrouver notre dignité » et « Tous pour sauver l'école publique ». Avant la fin du rassemblement, les services du ministère ont demandé aux contestataires de désigner une délégation qui aurait pour mission de s'entretenir avec le secrétaire général du ministère.L'intersyndicale a décliné l'invitation, estimant que c'était un geste pour « la consommation externe ». « Nous n'avons pas senti une volonté réelle de négociation. Le ministère cherche à maquiller les formes et à sauver la face en cette Journée mondiale de l'enseignant. Il ne veut pas une agitation et il veut faire croire à tout le monde que les relations entre lui et les syndicats sont au beau fixe », ont révélé les représentants de l'intersyndicale. Toutefois, l'intersyndicale n'est pas fermée au dialogue serein et sérieux. « Nous répondons positivement à une démarche constructive, mais si le ministère continue à faire la sourde oreille, nous allons vers une grève illimitée, tel que réclamé par la base », ont souligné les représentants de l'intersyndicale. Ces derniers se réuniront dans les prochains jours pour arrêter les actions à venir.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)