Stupeur et confusion. Au lendemain de la prise en otage de centaines d'employés d'un site gazier d'In Amenas et de son issue «musclée» et «sanglante», de nombreux titres de la presse internationale ne sont qu'interrogations.
Combien y a-t-il d'otages et de victimes ' Comment les assaillants ont-ils pu s'introduire dans ce secteur pourtant placé sous haute sécurité ' Mais aussi et surtout qu'est-il advenu de nos ressortissants ' Sans prévenir les autres gouvernements, l'Algérie a pris d'assaut les terroristes «lourdement armés, qui retenaient des Américains et d'autres otages», entame le New York Times, qui poursuit que cette opération a libéré des captifs, abattu des kidnappeurs, mais tué aussi quelques otages. Pendant que les dirigeants étrangers luttaient afin d'en savoir plus sur le sort de leurs citoyens. Et c'est d'ailleurs cette confusion quant au déroulement des opérations ainsi que sur son bilan qui interpelle les médias étrangers. «Des heures après l'assaut, pas un mot des officiels», souligne le NY Times. Aux Philippines, l'on se réjouit du retour de 34 citoyens. Toutefois, l'Inquirer Global Nation avance que, selon les témoignages de ces rescapés, deux Philippins ont été tués lorsque l'assaut a été donné. Dans le Japan Times Online, l'on s'interroge sur le sort de 14 ressortissants japonais, employés de l'entreprise de construction JGC-Corp.
Au milieu des informations contradictoires et confuses sur le bilan de cette opération, le gouvernement a annoncé que trois Japonais avaient été libérés, entame le quotidien nippon. Pourtant, le gouvernement avait demandé des informations quant au sort de ses ressortissants.
Nous n'avons pas été prévenus de cette opération, poursuit le Japan Times, citant les propos du Premier ministre. Mais le gouvernement algérien, qui a un lourd passé de lutte contre les islamistes, s'en est tenu à sa décision de traiter les kidnappeurs avec force, croit savoir le NY Times.
Un bain de sang peu surprenant
L'assaut des forces de sécurité sur le site a donc été vécu comme inattendu. L'intervention de l'armée a marqué un tournant surprenant dans ce drame qui a soulevé la peur d'un long siège et souligné la résurgence de l'extrémisme armé dans la région, estime le Los Angeles Times. L'on s'accorde toutefois à s'interroger quant à la nécessité, ou pas, de la réponse des forces de sécurité algériennes, que d'aucuns jugent trop sanglante. Au vu de l'histoire sauvage de l'Algérie, il est tragique mais pas très surprenant que cette prise d'otages finisse dans un bain de sang.
Un de plus pour ce pays, assène le quotidien britannique The Guardian. Dans un autre article sur le site web du même journal, qui tente d'expliquer la politique de l'armée algérienne en termes de lutte contre le terrorisme, il est affirmé que ce massacre est un terrible choc pour les pays étrangers dont les infortunés ressortissants étaient présents. Mais personne ne devrait être surpris que le gouvernement algérien adopte une approche si agressive si «ne faites pas de prisonniers».
Comme une blague macabre le résume : «Qu'est-ce qui est pire que d'être enlevé par Al Qaîda '
Réponse : être secouru par l'armée algérienne», critique The Guardian. Il est d'ailleurs estimé, dans un article du même média, que les projecteurs seront dorénavant braqués sur l'armée algérienne.
Critiquer après coup et de loin un processus de prise de décision est quasi-impossible. Mais après avoir apparemment échoué à sauver tout le monde, avec des otages morts et d'autres encore captifs, les forces algériennes se verront probablement passées sous le microscope international, estime The Guardian.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 19/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Lassal
Source : www.elwatan.com