Algérie

Interrogations autour d'une annulation



Interrogations autour d'une annulation
Chakib Khelil, le prédécesseur de Yousfi, avait bien dit «Mabrouk alikoum» aux autorités locales, après avoir rendu visite en 2005 au site choisi pour l’implantation de ce mégaprojet.Par ailleurs, si l’on savait que l’accord sur le projet d’usine d’aluminium entre Sonatrach et les sociétés publiques émiraties Mubadala et Dubal avait été enterré du temps de Chakib Khelil, on ignorait que le projet d’implantation de l’aluminerie en lui-même n’était plus inscrit à Beni Saf. Pourtant, on aurait dû le comprendre, car si le projet de zone industrielle est tombé à l’eau et n’est plus d’actualité, celui de l’aluminerie ne l’est plus aussi puisqu’il devait être implanté en son sein. Il n’en reste pas moins vrai que, pour ce qui est des deux projets, l’on s’est curieusement montré très avare en propos depuis quelques années déjà, refusant de donner la moindre information. «Yousfi a eu au moins le mérite de la clarté», commente-t-on. On note cependant que les structures d’accompagnement projetées et qui militaient en faveur de ces deux projets, parce qu’elles leur sont indispensables, sont en voie de livraison ou encore en chantier : l’amenée de gaz grâce au projet Medgaz, la centrale électrique de Terga, l’usine de dessalement d’eau de mer et la future bretelle entre Beni Saf et l’autoroute Est-Ouest ainsi que la liaison de chemin de fer. Par contre, du côté de tous ceux qui étaient opposés aux deux projets, c’est le soulagement. En effet, des opérateurs touristiques et des cadres des administrations concernées (DSA, tourisme, domaines, environnement) s’étaient alarmés quant aux conséquences qu’entraînerait l’implantation d’un pôle industriel sur le littoral témouchentois. On s’inquiétait d’autant plus que le silence régnait autour des allées et venues des experts dans la région, après l’annonce des deux projets : «Sonatrach est en train de décider sans rien dévoiler de ses projets pour la région et sans que la population sache de quoi il retourne. Rien, hormis ce qui a été miroité, c’est-à-dire 6 000 emplois à la clé et les mirobolantes retombées financières pour les budgets des collectivités locales. Mais au départ, il était question d’une zone industrielle située sur des terres à faible potentialité agricole. Or, il se trouve aujourd’hui que le site a été déplacé vers une zone très fertile, cela, semble-t-il, pour amoindrir les coûts de réalisation. Mais, ce faisant, cette baisse des coûts va se faire avec une exorbitante perte au détriment de l’agriculture, soit 3 800 ha. Pis, on ne connaît même pas les limites exactes de la superficie choisie.» Du côté des opérateurs touristiques, on s’interrogeait sur l’opportunité de l’implantation d’une zone industrielle en bord de mer : «Le littoral témouchentois est tout de même le deuxième au plan national après celui de la côte jijelienne à demeurer à l’état naturel. Il va à coup sûr en pâtir. En conséquence, il y a lieu de craindre que la région ne se transforme en un deuxième Skikda par ses aspects négatifs. Alors, au lieu de un tiens maintenant, soit 6 000 emplois, pourquoi ne pas opter pour un deux tu l’auras, c’est-à-dire l’agriculture et les retombées du tourisme à l’avenir, avec en prime l’absence de pollution.» Est-ce que ce sont ces craintes qui ont fait que les deux projets aient été abandonnés même du temps de Khelil, ce qui expliquerait l’étonnement de Yousfi lorsque la question lui a été posée à leur propos '

 


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