Si tout marche comme prévu, les Palestiniens éliront le 9 janvier prochain le successeur de Yasser Arafat au poste de président de l?Autorité palestinienne, seule institution issue des accords d?Oslo, encore existante. Mais d?ici ce rendez-vous crucial, ils ne manqueront pas de s?interroger sur ce brusque changement d?attitude de Marwan Barghouti qui s?est finalement porté candidat mercredi dernier, soit quelques heures à peine avant la clôture de l?opération. Lui-même pourtant excluait, cinq jours auparavant, une telle hypothèse et appuyait le probable successeur de Arafat, ce qui avait amené alors des organisations qui lui sont proches, comme le Fatah, dont il est le leader pour la Cisjordanie, non seulement à en prendre acte, mais à apporter, elles aussi, leur soutien à Mahmoud Abbas, le candidat le mieux placé pour succéder au leader défunt. Autant dire que la machine électorale était déjà engagée, mais cela n?empêche pas de s?interroger sur la décision de Marwan Barghouti, actuellement détenu dans une prison israélienne. Entend-il, se demande-t-on déjà, attirer l?attention sur sa situation et devenir, s?il venait à être élu, le premier chef d?Etat au monde à exercer ses fonctions depuis une prison ? Une volonté israélienne de saborder le scrutin de janvier est, quant à elle, de plus en plus appréhendée. Quant à dire que le jeune leader palestinien serait tombé dans le jeu israélien, personne à vrai dire n?ose franchir le pas qui y mène. Il est tout aussi difficile de parler de conflit de générations, Marwan Barghouti ayant accepté le jeu politique, puisqu?il est député. Toutefois, rappelle-t-on dans les milieux palestiniens, et c?est peut-être d?un simple message qu?il s?agirait, l?élu Barghouti reste convaincu que la lutte armée est le moyen - l?ultime ? - pour faire avancer la cause palestinienne, tandis que Mahmoud Abbas n?était que contre la militarisation de l?Intifadha. Ce sera alors une carte entre les mains de la direction palestinienne dans d?éventuelles négociations avec Israël qui ne manque pas d?en faire usage, lui aussi, quand il s?agit de faire pression sur les Palestiniens. Il serait alors faux de parler de vieille garde et de jeunes loups du moment que l?enjeu reste la satisfaction des droits nationaux du peuple palestinien.
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Posté Le : 04/12/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com