INTERNET, LE CANAL PROPICE

Pour des considérations politiques oiseuses, l'internet est resté le parent pauvre des Algériens. Le long parcours antilibéral des successifs pouvoirs n'autorisait pas une transmission de témoin où la technologie performante des moyens de communication aurait la part belle car une aisance de l'expression dans ces différentes formes était considérée comme un danger pour leur mainmise sur leurs autoritaires gouvernances. Comme pour certains pays, un régime fondé sur une unité de pensée et une unicité partisane ne devait en aucun cas autoriser la fluidité des échanges d'idées et souffler la moindre des contestations.Mais aujourd'hui l'heure a changé. L'impératif d'un retour à l'objectivité et à une gérance cartésienne du pays n'offre plus pour des dirigeants la latitude de garder les gants de fer et se complaire dans un dirigisme d'un autre temps. La globalisation mondiale a installé une forte et redoutable proximité de pensées entre les sociétés les plus éloignées les unes des autres et a rétréci la notion de la géographie pour élargir celle des tensions des sociétés.
L'Algérie ne pouvait s'extraire de ce registre. Elle est malheureusement très en retard dans le domaine de l'Internet qui s'avère être en ce moment l'un des principaux terrains de bataille planétaire, politique et économique et s'impose comme l'une des essentielles armes géostratégiques. L'internet s'est implanté au c?ur des hommes et des Etats avec une importance égale à celle des grandes découvertes que l'histoire du monde a connues.
Plus rationnellement et toute humilité gardée, pour ne pas outre mesure prétendre être une actrice dans la circonvolution des démêlés des grandes puissances, l'Algérie pouvait néanmoins disposer d'un outil vital pour circonscrire ses plus lourds maux. Maîtrisé, développé, élargi et bien géré, il est l'un des magistraux pourfendeurs de la bureaucratie. Il est en même temps le canal propice pour mettre un terme aux méfaits de la mortelle économie informelle.
Il lui aurait au moins permis de se dispenser du spectacle désolant des longues files humaines devant les postiers et qui agressent douloureusement la vue.