Algérie

Internet, c'est la performance et la liberté, pas les chiffres !



L'Autorité de régulation des choses de la poste et des télécommunications nous apprend qu'il y a un peu plus de 42 millions d'Algériens abonnés à internet. Quand on sait que la population du pays n'est pas loin de ces zones-là, on est presque tenté de pousser un grand « wow ». La tentation est d'autant plus grande que le terme ne pouvait pas mieux tomber d'ailleurs. De manière générale, ce mot des temps postmodernes suggère à la fois la surprise - réelle ou feinte - de quelqu'un qui est impressionné et la perspicacité ironique de celui à qui on ne la fait pas. Alors, 42 millions d'Algériens utilisateurs du Net, c'est la première ou la deuxième catégorie ' Il paraît qu'il y a déjà une sacrée dose de mauvaise foi à prendre les choses comme ça. Parce qu'en fait, les préposés aux chiffres et autres joyeusetés des nouvelles technologies de communication ne nous disent pas qu'il y a 42 millions d'Algériens abonnés mais seulement 42 millions... d'abonnés, ce qui fait une sacrée différence. À condition, évidemment, de maîtriser, du moins comprendre, quelque chose au langage savant de la spécialité. Expliqué aux nuls donc, l'autorité de régulation des chèques postaux et des ordinateurs nous détaille les données. On n'est pas obligé de comprendre mais c'est vachement précis. Apprécions : 38 millions d'abonnés à l'internet mobile, 3,7 millions à l'internet fixe, une évolution de 4,17% en une année du marché mobile 3G/4G... Plus on rentre dans les détails, plus ça devient compliqué mais l'avantage avec les nuls, c'est qu'ils savent se satisfaire de l'essentiel. Et l'essentiel, bizarrement, n'est pas dans ce rapport de l'ARPT quelque chose. Il faut qu'on s'entende pourtant : « bizarrement » ne veut pas dire qu'il y a quelqu'un de suffisamment naïf pour y croire. Parce que l'essentiel, c'est la vraie vie, même quand il est question de... virtuel. Et dans la vraie vie, les chiffres et autres joyeusetés ne servent pas à grand-chose. Même pas à impressionner les néophytes qui ont un professeur beaucoup plus performant en la matière, la réalité : notre débit internet est d'une faiblesse telle qu'on se demande s'il y a un pays qui fait pire dans le monde, les pannes une seconde nature, une qualité de service désespérante, des escroqueries institutionnalisées, une 3G qui n'en est pas une, une 4G qui n'en est pas une non plus, une 5G pas à l'ordre du jour et, pire que tout, la censure politique. Elle (la censure) aurait pu suffire à nous éviter toute la litanie. Internet, c'est la liberté, Messieurs. Pas la peine de nous en donner la définition et nous dire où elle s'arrête, on connaît la chanson.S. L.


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